Les Ardentes J3: Darling Nicki

Nicki Minaj © REUTERS/Mario Anzuoni
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Samedi soir, aux Ardentes, Nicki Minaj a mis la fièvre. It’s only entertainment but we like it…

Ne cherchez plus : le prix du grand écart de l’été va aux Ardentes. Tout festival le pratique peu ou prou le mélange des genres. A Liège, on a touché au magique. Dans la même soirée, jouant quasi en même temps, le duo improbable IggyNicki. L’iguane sur la grande scène ; miss Anaconda du côté du HF6.

Une halle transformée en l’occurrence en véritable étuve, bourrée comme jamais pour la reine rap. « Waar is da feestje ? Hier is da feestje »,hurle le public (en ce jour de fête flamande, pourquoi pas). En waar is den Nicki ? Ben, en retard, comme prévu. Une bonne vingtaine de minutes dans la vue. A ce niveau-là, une paille, quasi à l’heure… Puis quand elle est là, elle est là, la Minaj. On ne voit plus qu’elle. Elle débarque avec un voile noire, façon veuve sicilienne. Le rythme est d’ailleurs quasi mortuaire: All Things Go, ou Feeling Myself, pour un démarrage au ralenti. Avec Only, et sa torture de la goutte sonore, le trip devient même fascinant – du moins si le son n’était par moments à ce point approximatif. Entre-temps, la star s’est rapidement changée. Dit It On’ Em a le beat qui enfle, salace. Beez In The Trap met le brin, avant le Flawless emprunté à Beyoncé, et un Anaconda énorme. Enchaînant à la perfection les regards « you’re talking to me ? », la star callipyge ondule le bassin, shake le booty. Le public est aux anges, hystérique même : si d’aucuns en doutaient, la machine à idoles tourne toujours à plein régime. Celle à tubes aussi.

Sur scène, il y a un clavier, et un batteur, pour compléter les bandes. Une demi-douzaine de danseurs aussi, pour faire le show. Efficace pour le coup. A l’américaine (excuse my cliché). Sketch quand même: à un moment, Minaj fait monter un garçon et une gamine du public. Moment de proximité avec le chaudron liégeois.

  • « What’s your name ? »
  • « Mathias »
  • « Do you live here ? »
  • « Yes »
  • « Where are you from exactly ? »
  • « Euh, I’m from… Holland ».

Un ange passe: on lui avait pourtant dit qu’elle jouait in Belgium, non? Heureusement, les huées du public local la rassure : elle ne s’est pas trompée. Surtout que, pas de bol, l’autre ado aussi, vient des Pays-Bas.

Cela étant dit, cela tombe bien : à ce moment-là, le set a déjà pris une tournure aussi fine et délicate qu’une croquette Mora. Du r’n’b de grande consommation, pour une dernière ligne droite qui tient de la kermesse dance, dopée au beat EDM, David Guetta style. Pas finaud donc, mais imparable, transformant le set en fiesta géante, augmentant encore un peu plus la température. Comme l’affirme Arno, on est moche, mais on s’amuse. Après une heure, The Night Is Still Young et Starships concluent les débats. Et ce qui restera comme l’un des moments les plus hots des Ardentes 2015.

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