It it Anita: « Laurent a activement participé au son rock wallon »
Les rockeurs liégeois d’It It Anita rendent hommage à leur ingé son Laurent Eyen, invitent Myriam Leroy et jouent avec la VHS. So nineties…
Ed Sheeran, Kevin De Bruyne… Depuis quelques années, les roux ont la cote. Ils ornent même maintenant des pochettes de disque. Après avoir intitulé son premier album Recorded by John Agnello (et son successeur Agaaiin), le groupe liégeois It It Anita a appelé le nouveau Laurent en hommage à son fidèle ingé son Laurent Eyen. Jusqu’à lui faire les honneurs de son artwork. « Au début, on pensait partir sur Recorded by John Roo, son surnom, sourit le chanteur et guitariste Damien Aresta. Je connais Laurent depuis l’adolescence. On se croisait déjà du temps de nos premiers groupes. À l’époque, il faisait du grunge avec le comédien François Neycken. Puis, il a persévéré dans le son et ne l’a jamais vraiment quitté. Il y a dix ans, il a ouvert son studio à Sprimont. La ville du rock avec sa carrière d’extraction de pierre… Laurent a clairement façonné notre son. Et ce depuis le début. Il nous accompagne en tournée et, expédition aux États-Unis exceptée, il a été de tous nos enregistrements. Mais il a aussi bossé avec Sharko, Hollywood Porn Stars, La Jungle, Experimental Tropic Blues Bland, Showstar… Il a activement participé au son rock wallon. »
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Un peu de lumière sur un homme de l’ombre. Laurent est quelque part le cinquième It It Anita. L’album a quasi entièrement été enregistré dans son antre. Défiant des agendas bien chargés. Eyen fait tourner son studio et bosse pour Tarmac, le média hip-hop de la RTBF. Le batteur Bryan Hayart officie dans les Girls in Hawaii et joue avec Blanche. Elliot Stassen est aussi le bassiste d’Hungry Hollows. Quant à Damien Aresta, il gère son label (Luik Records), sort des disques et effectue un travail de management, de booking et d’édition… Il enregistre par ailleurs pas mal de podcasts et a conservé une petite activité de designer.
« Disque après disque, on continue d’explorer ce qu’on écoute et ce qui nous fait envie. Laurent contient des morceaux plus pop et d’autres plus lourds, plus stoner. La colonne vertébrale de l’album a été amenée par Mike (Goffard, ex-Malibu Stacy, NDLR) . On s’est toujours pas mal reposés sur lui. Il a 20 ans d’expérience dans le songwriting. Après, on se greffe. On ajoute notre énergie. Notre manière de faire. »
GOD (Good Old Days) parle des dérives des réseaux sociaux avec un petit clin d’oeil à Maître Gims (« Dressed like never before« , disent-ils), raconte les poseurs et ceux qui vivent à travers Instagram. Bored évoque la course en avant des ordinateurs devenus surpuissants. « Dans le temps, tu avais besoin d’énormes machines pour faire de bêtes calculs alors qu’aujourd’hui des petites boîtes réalisent des opérations ultra compliquées. »
Plus macabre, 11 fait référence au nombre de victimes laissées derrière lui par Francis Heaulme. Un tueur en série français, surnommé le Routard du crime, atteint du syndrome de Klinefelter: faible pilosité et organes reproducteurs de petite taille. « La musique fait vraiment trop de bruit dans le van mais les gens qui parlent, ça passe mieux. L’an dernier, sur les routes, on a donc écouté beaucoup de podcasts et de Faites entrer l’accusé, retrace le chanteur à propos de la genèse du morceau. On a toujours préféré parler de la réalité qui nous entoure que d’histoires d’amour vécues ou fantasmées. Sur un de nos précédents albums, Imposter évoquait un homosexuel refoulé qui se forçait à se taper des filles. »
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Pixies, Grandaddy, Queens of the Stone Age…
Hymnes hurleurs, envolées post-rock, relents stoner… Si le disque se fait plus pop par endroit, dans le chant de ses premier et dernier morceaux Denial et de We Are Nothing, le son et l’univers d’It It Anita restent profondément marqués par le rock des années 80 et 90. Les Pixies, Sonic Youth, Grandaddy, Queens of the Stone Age, Mogwai… Le clip de Say No est d’ailleurs une ode artisanale à cette bonne vieille VHS et aux clips MTV qu’on conservait sur cassettes. « Le genre d’idée qu’il te faut quand tu as peu de temps et besoin d’une vidéo. C’est du fait maison. Gil (Chevigné, NDLR) a filmé la télé alors qu’il triturait la bande magnétique. »
Le disque a été masterisé au Sterling Sound. « Tout le monde va là-bas. C’est une véritable usine. C’est là notamment qu’a été finalisé l’album bleu de Weezer par exemple. » Étrangeté en son coeur, Tanker 2 (part 2) se décline en français. Avec la voix et un texte écrit sur mesure de Myriam Leroy. Aresta l’avait accueillie dans L’Émission avec des images, son podcast mensuel sur Radio Rectangle. « On ne lui a donné aucune indication. On lui a juste demandé d’écouter la musique et d’écrire ce qu’elle lui inspirait. Je la connaissais militante, féministe. Je me doutais que ça partirait sur ce terrain-là. Elle y inverse les rôles et retourne les violences habituelles des hommes envers les femmes… Ça mène à une forme de tension qui va bien au disque. Myriam ne chante pas. Elle parle. Elle récite. Elle a une voix de radio. C’était dans ses cordes. On l’aurait bien fait monter sur scène avec nous pendant les Nuits Botanique mais l’idée ne lui plaisait pas. Ça la sortait un peu trop de sa zone de confort. »
Laurent, distribué par Vicious Circle. ***(*)
Le 17/10 au Trix (Anvers), le 18/10 au Reflektor (Liège), le 19/10 à l’Entrepôt (Arlon), le 27/10 au N9 (Eeklo), le 04/12 au Depot (Leuven) et le 05/12 au Charlatan (Gand).
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