Francofolies J2: C’est encore mieux l’après-midi

The Feather aux Francofolies 2014 © Philippe Cornet
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Deuxième jour des Francofolies et au programme de cette après-midi sous le soleil de Spa: les Liégeois de The Feather, M’Michèle, Vegas et Owlle.

Cali pose avec des filles qui l’attrapent en grappes, Benjamin « Miam Monster » Schoos sirote un coca dans une chemise blanche immaculée en semblant s’ennuyer, et le fascinant Renan Luce (on rigole) répond à des questions ertébéennes. Tout cela à portée du bar du Radisson: la bonne franquette spadoise ne mourra donc jamais. En attendant, on rompt avec les habitudes d’arriver late afternoon et sur le coup affreusement matinal de 13 heures, on est planté devant la scène du Parc de Sept Heures où se produit The Feather. On n’a cessé de souligner depuis sa sortie en septembre 2013 l’excellence de ce collectif liégeois, géré au départ par le seul Thomas Médard. Un premier album aux chansons qui fuguent devant la joie instantanée et captent une forme de jouissance automnale. Alors quand cette progéniture héritière de Robert Wyatt déboule sous le cagnard plein air de la scène Ice-Watch, on s’interroge. Comment le spleen naturel va-t-il couvrir les UV ? Entouré de pas moins de six instrumentistes -dont un triplé percussions/vibraphone- Thomas requinque ses musiques sans les trahir, leur injectant un ADN variable qui profite des claviers ou des roulements de batterie. La mèche en Niagara capillaire, Thomas sourit et booste ses humeurs beiges jusqu’à faire trémousser un public encore timide. Mission accomplie pour celui qui nous explique un peu plus tard combien « les Francos sont un festival que j’adore, tout empreint de bonne humeur et de bisounours attitude. Ici, les gens rendent énormément ce que tu leur donnes et le cachet est plus que correct ». The Feather a déjà fait les Ardentes et s’apprête à filer à Dour avant de tâter du BSF le même jour d’août que Patti Smith. Entretemps, il aura peut-être vu M’Michèle, qui inaugure la scène Red Bull Elektropedia (sic) devant un peu moins de cinq personnes, les autres spectateurs alertés par le son, se réfugiant prudemment sous les arbres ombrageurs. Soit une harpiste québécoise accompagnée d’un bassiste en short et un DJeyeur à noeud pap: cela ne devient intéressant que lorsque l’ensemble quitte la routine electro-lounge pour explorer des vertus funky-black plus bossues. Sinon, c’est de l’exotisme. On passe rapidement sur Vegas, des belges wock’n’woll plutôt banals pour tenter Owlle, une fille dont la carte d’identité passe par « elle a les cheveux rouges ». Plutôt oranges d’ailleurs et un CV complété par un remix fait pour Depeche Mode, chouchous de Charles Gardier -boss des Francos- qui a donc craqué pour la fille-liane. Look heroic-fantasy bordé d’un claviériste et d’un frappeur de peaux pour des chansons peut-être bien synthé-vintage qui remuent le public, menacé de cuire sur place sans la combustion de toxines. Owlle (…) se donne comme si elle devait décrocher un rôle maléfique dans la prochaine saison de Game of Thrones, ce qui ne semble pas hors de portée.

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