Critique | Musique

Foxygen – We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

POP | Deux jeunes Californiens nous passent la bague au doigt avec un bijou de psych pop vintage produit par Richard Swift. Mariage le 5 février dans les caves du Bota.

FOXYGEN, WE ARE THE 21ST CENTURY AMBASSADORS OF PEACE & MAGIC, DISTRIBUÉ PAR JAGJAGUWAR/KONKURRENT. ****

LE 05/02 AU WITLOOF BAR (BOTANIQUE).

« Foxygen est la version crue, la Wes Andersonisation des Rolling Stones, des Kinks, du Velvet et de Bowie. » Avec pareil descriptif introductif, impossible de ne pas se jeter sur We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic. Album enregistré par deux jeunes songwriters californiens de 22 piges amoureux de Richard Swift -un singer, songwriter, et producteur (Damien Jurado, Laetitia Sadier…) aujourd’hui membre des Shins- et du Brian Jonestown Massacre depuis leur plus tendre adolescence. Autrement dit, depuis qu’ils se sont mis à enregistrer des disques. Car d’après la légende, ils en avaient déjà une dizaine à leur actif au moment de terminer l’école secondaire.

Leur histoire tient un peu du conte de fées. En mai 2011, Sam France (voix, guitare) et Jonathan Rado (guitare/clavier) s’avancent nerveusement sur leur idole dans un club du Lower East Side et lui filent timidement une copie sur CDR de Take the Kids Off Broadway. Un EP artisanal qu’ils ont terminé dans la nuit. Bingo. Huit mois plus tard, les deux hommes retrouvent Swift pendant une semaine dans son National Freedom Studio pour mettre en boîte le fabuleux We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic. Un titre prétentieux? Rigolo plutôt. Foxygen croit que leurs neuf chansons sont autant de messages de paix adressés aux hommes par des êtres cosmiques qui se servent d’eux comme messagers.

D’accord, France et Rado ont sans doute abusé de substances hallucinogènes et dégoté un certificat du médecin pour insomnies. En même temps, c’est ce qui fait leur charme et celui de cet album superbement passéiste. Profondément ancré dans les années 60.

Exhumation

Titre d’ouverture, In the Darkness est un croisement entre les Rolling Stones et le Apeman des Kinks. No Destruction prend des couleurs Velvet et des reflets dylanesques. Là où San Francisco va chercher sa filiation du côté des Mamas and The Papas.

Après l’instrumental Bowling Trophies, Oh Yeah déterre le cadavre de Marc Bolan et les os de son T-Rex, invitant l’esprit de MGMT (merde, un groupe des années 2000) à l’exhumation.

Si le plus nerveux et rock’n’roll We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic fait copuler Jonathan Richman et ses Modern Lovers avec Elvis, Jeffrey Lee Pierce, les Sonics et leurs potes Nuggets, Oh No 2 assure les adieux de manière bea-tlesienne. Il y en aura toujours pour vous reprocher d’écouter des groupes au son passéiste qui ne font pas avancer le schmilblick et l’histoire de la musique. Mais Foxygen a un énorme avantage sur la concurrence. Des chansons 24 carats. La bijouterie est ouverte.

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