Focus Brolcast #11: Vlek ou comment faire vivre un label bruxellois de musiques électroniques en 2014
Cocoricoco, c’est la première fois qu’un média francophone belge s’intéresse en profondeur à Vlek, sa vie, son oeuvre, et c’est Serge Coosemans, ici exceptionnellement sans DJ Kwak, qui s’occupe de passer au grill Julien Fournier, grand communicateur du label.
Vlek est un label bruxellois de musiques électroniques distribué dans le monde par les Allemands de Kompakt et récoltant les louanges de divers médias spécialisés, y compris anglais et américains. Cette structure entend promotionner, entre autres, des artistes comme Cupp Cave, Ssaliva ou encore Squeaky Lobster. Son plus gros tube n’est toutefois pas un disque ou un morceau puisqu’il s’agit d’une application, Beatsurfing, qui permet de composer de façon ludique via son iPad. Cocoricoco, c’est la première fois qu’un média francophone belge s’intéresse en profondeur à Vlek, sa vie, son oeuvre, et c’est Serge Coosemans, ici exceptionnellement sans DJ Kwak, qui s’occupe de passer au grill Julien Fournier, grand communicateur du label.
Vlek est né, non sans polémique, de dissensions au sein d’asbl musicales au long cours, Unrezt et Plynt, avec une nette volonté d’oeuvrer de façon plus professionnelle. Le label n’est pas vraiment là pour vendre des disques et chasser le tube mais plutôt pour servir de tremplin aux artistes, aider à les faire connaître hors de nos frontières, notamment par les professionnels du secteur musical susceptibles de les accompagner dans une carrière digne de ce nom. Une mission de chevalier blanc qui tranche un peu avec le modèle nettement plus commercial des maisons de disques telles qu’elles sont généralement perçues. Mais tout n’est peut-être pas si blanc que ça dans le (non)business-plan: se pose notamment une question de conflit d’intérêts puisque certains membres de Vlek ont travaillé ou travaillent toujours très officiellement pour des organismes susceptibles d’aider la création en Belgique francophone, via des subsides.
Au-delà de la simple polémique et du rentre-dedans à la Pascal Vrebos, cette discussion amusée aboutit plutôt à une radioscopie de l’état de la musique électronique en Belgique francophone: longtemps niée par les pouvoirs publics, pas vraiment suivie par les médias survivants, n’ayant plus aucune scène fédérée qui serait comparable à ce qui se passe dans le pop-rock, pas non plus franchement toujours très énergique… Oui, l’électronique survit tant bien que mal dans un paysage culturel au mieux indifférent, au pire hostile. Un comble alors qu’il y a 25 ans, c’est notre secteur musical qui s’exportait justement le plus. Une involution que Vlek essaye tant bien que mal de contrer, malgré certains aléas, dont une régie postale nationale toujours aussi peu digne de confiance quand on fonctionne beaucoup par VPC. Hey boy, hey girl, future superstar deejays, here we go! (SC)
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