C’est l’un des deejays belges qui tourne le plus à l’étranger et pourtant, du côté francophone de la frontière linguistique, il reste pratiquement inconnu, en dehors des circuits spécialisés. Un client parfait pour DJ Kwak et Serge Coosemans, donc, qui lui donnent ici l’occasion de parler de sa jeunesse hip-hop, du commerce du disque bruxellois, de ce que devrait être un service public, de deejaying, de Gilles Peterson et puis, surtout, de défendre l’idée d’un mouvement planétaire dédié à la bonne musique.
Animateur d’une émission au long cours sur la flamande Studio Brussel, Lefto est superbement ignoré du service public francophone pourtant situé au bout du même couloir. Tournant régulièrement en Asie, aux Etats-Unis et au Canada, y compris dans le cadre du Worldwide Festival de l’anglais Gilles Peterson, de qui il est proche, ce deejay spécialisé en jazz, soul, hip-hop et electro n’a en effet que peu joué que dans deux endroits sur Terre: l’Afrique et la Wallonie. C’est à se demander ce qu’il se passe dans la tête de nos décideurs et c’est exactement ce que nous avons fait tout au long de ce dixième brolcast: nous demander ce qui se passe, au niveau culturel, dans cette Belgique plus divisée et culturellement dysfonctionnelle que jamais? En bonus, quelques pensées plus ou moins profondes sur la nécessité d’un disquaire pointu à Bruxelles (Lefto officia longtemps chez Music Mania, rue de la Fourche…), le fait de mixer sans casque et, bien évidemment, la défense, que dis-je la sacralisation, des geeks musicaux. (SC)
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