Entretien-fleuve avec Oxmo Puccino, plus rappeur que jamais
En 20 ans, Oxmo Puccino s’est forgé une place à part sur la scène hip-hop française, n’hésitant pas à frayer régulièrement dans la chanson ou le jazz. À l’heure où le genre est devenu la « nouvelle variété », il s’apprête à sortir La Nuit du réveil, son album le plus… rap depuis longtemps.
Paris plage. Sur le canal de l’Ourcq, le quai de la Loire a pris ses quartiers d’été. Sous le soleil, s’alignent terrains de volley, guinguettes et autres boulodromes. Plus loin, une tyrolienne permet aux plus « aventuriers » de traverser l’eau en survolant les pédalos… Une grande piscine à ciel ouvert a également été installée sur le canal. Cadre bleu sur fond bleu. Pour quelques jours encore, Paname fait semblant de se la couler douce…
Oxmo Puccino observe la scène, amusé. Un peu étonné aussi. Il connaît bien ce coin du XIXe arrondissement. Pendant longtemps, ce fut sa première frontière. « Le bout du monde! Enfin, de notre monde. » Celui du quartier Danube, côté Place des Fêtes, où il a grandi. Pas encore vraiment la banlieue, mais déjà la « cité ». Un univers en soi, à la fois perméable et replié sur lui-même. Une époque où l’« on se donnait rendez-vous à la pompe Esso, où on traînait ». Signe des temps: désormais, le nouveau salon où l’on cause est la station Vélib du coin. On ne tient plus les murs, mais les guidons. Au fond, ça glande pareil: les vélos ne bougent jamais de leur borne. Appelez ça l'(im)mobilité douce.
Cet après-midi-là, Oxmo Puccino traîne son propre vélo électrique, fabrication allemande. L’inertie, il n’a jamais trop aimé ça. Pas plus que les barrières géographiques ou mentales, d’ailleurs. Depuis qu’il a débuté sa carrière, celui qui est né Abdoulaye Diarra en 1974 zigzague. Les deux pieds dans le rap, mais la tête souvent ailleurs. Dans le jazz par exemple, quand il publie l’album-concept Lipopette Bar sur le prestigieux label Blue Note, en 2006. On l’apercevra également sur scène aux côtés de Damon Albarn. Ou en train de prêter sa plume à quelques têtes d’affiche de la variété française. Lui-même se rapprochera régulièrement de la chanson, à un moment où cela ne se fait pas encore beaucoup.
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Quand certains préfèrent rester à ras du bitume, il se plaît à prendre de la hauteur, la rime volontiers philosophe. Il n’hésite pas aussi à reprendre Ces gens-là: et de se faire bientôt surnommer le Black Jack Brel… Avec deux Victoires de la musique à son compte (« meilleur album de musiques urbaines » pour L’Arme de paix en 2009 et Roi sans carrosse en 2012), Oxmo Puccino est un peu devenu le rappeur « de ceux qui n’aiment pas le rap, mais lui, oui ». Il doit probablement s’en réjouir, trop content d’exploser les carcans. Mais il se méfie aussi. « Il n’y aurait rien de pire que de me retrouver étiqueté « rappeur intello ». Je déteste ça, cette stigmatisation à rebours. Comme si les autres étaient demeurés. » Dès qu’il peut, il revient donc aux sources, rappelle d’où il vient. « Contrairement à ce que les gens pensent, et malgré tout ce que j’ai pu faire sur le côté, j’ai toujours été dans le « pera » jusqu’au cou. » Si les sollicitations ne manquent pas, il évite donc soigneusement les débats télé -politiques, sociétaux et autres. Il préfère agir par la bande. Par exemple en prêtant sa voix à une campagne de la Fondation des femmes pointant la masculinité toxique (« Tu seras un homme, mon fils »).
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Après plus de 20 ans de carrière, Oxmo Puccino a réussi à la fois à élargir sa cible et multiplier ses envies, tout en restant crédible dans le « milieu ». Il peut se greffer sur un morceau de Benjamin Biolay ou Adamo, et apparaître sur le dernier album d’Hamza ou inviter Caballero et JeanJass sur le sien. L’an dernier, il se retrouvait même cité par le Président himself. Lors d’une présentation de mesures pour les banlieues, Emmanuel Macron se piquait en effet de reprendre la rime « de Ouagadougou au fin fond du Pérou », tiré du classique Mama Lova…
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Retour aux sources
Le tube date de 98. Cette même année, le rappeur sortait son premier album, Opéra Puccino. Sur le site de l’INA, on peut revoir des reportages de JT de l’époque: Oxmo, lunettes noires, dégaine à la Notorious B.I.G, filmé en bas des immeubles de son quartier. Deux décennies plus tard, il a quitté Paris pour s’installer un peu plus loin en banlieue. Mais quand il revient dans le XIXe, il fait rarement 200 mètres sans être reconnu. Devant le bar Jaurès, par exemple, un serveur l’interpelle: « Si j’étais Président, je te nomme directement ministre de la Culture! »
Oxmo est toujours chez lui. Même si le coin a bien changé, bien loin de la réputation de coupe-gorges qu’il traînait jusqu’à la fin des années 90. « Le quartier était alors envahi par les crackés. C’était violent. J’avais un pote qui filmait régulièrement les batailles entre tox’ depuis son appartement. » Le rappeur en parle dans son nouvel album, La Nuit du réveil, à paraître le 6 septembre prochain. Quatre ans après La Voix lactée (publié le… 13 novembre 2015, le jour des attentats du stade de France, des terrasses et du Bataclan), Oxmo y raconte notamment: « J’ai grandi sous l’héroïne, près du Canal de l’Ourcq/(…) Je me sauve sans regret ni surprise/fatigué d’apprendre qui a tiré sur qui » (Je reviendrai pas).
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Depuis, le paysage s’est lentement modifié. Et gentrifié. Un peu comme la scène rap? Un peu plus loin, Oxmo Puccino croise par hasard Didier Zyncav, ancien tour manager du 113, de NTM ou encore de Diam’s. « C’est certain que tout a changé radicalement ces dernières années », glisse-t-il. Après avoir été longtemps ostracisé, le rap est devenu le genre dominant. Une anecdote: en 2015, Oxmo Puccino participait à une Websérie, intitulée Les Dessous du rock. Il y était question des tribulations d’un vieux critique rock blasé, obligé par son rédac’ chef de couvrir la tournée d’un rappeur (Puccino, donc), alors qu’il cherche pourtant toujours désespérément à placer son sujet sur les Wampas: « Mais arrête avec tes Wampas! Tout le monde s’en bat les couilles. Les rockeurs, c’est terminé! », justifie alors le patron. Entre-temps, la blague est devenue réalité. En France, comme à peu près partout ailleurs, le rap est devenu le nouvel espéranto musical. Quitte à diluer son identité? « Évidemment, et c’est normal! Aucun courant artistique majeur n’échappe à la mutation. Et à la dilution de son essence à travers sa propagation. »
Theo, 17 ans, qui assiste à la conversation, met tout de même les pieds dans le plat: « Avant, le rap protestait, dénonçait. Aujourd’hui, on a parfois l’impression qu’il veut juste s’évader, non? » Oxmo Puccino confirme: « C’est vrai qu’actuellement, on écoute aussi du rap pour s’amuser. C’est devenu du divertissement. Cela dit, quand on voit ce qui se passe dans le monde, je comprends les gens qui veulent s’oublier dans des choses plus légères. Moi, je fais ce que j’ai à faire, du mieux que je peux. Ce qui est bien, c’est qu’il y en a pour tout le monde… »
Ce jour-là, le show dérapait toutefois sérieusement. Une heure avant l’interview, on apprenait que, la veille au soir, lors du tournage du dernier clip de Booba -avec qui Oxmo Puccino a démarré sa carrière au sein du collectif Time Bomb-, l’équipe avait été attaquée par des hommes armés, faisant plusieurs blessés (dont un par balle). Restes d’une époque où le milieu hip-hop hexagonal était miné par les conflits internes? Ou au contraire, le symptôme criant d’une scène rap en pleine surchauffe? De cela, et de tout le reste, Oxmo Puccino parle avec sa clairvoyance habituelle, sans langue de bois…
Sur ce nouvel album, tu te demandes notamment « comment on se relance quand on a réussi« ? C’était l’un des enjeux? Retrouver un nouveau moteur?
Totalement. Comme à chaque fois, en vérité. Mais peut-être de manière plus aiguë cette fois-ci. C’est pour ça que cela a pris autant de temps. Au départ, j’étais parti sur un album « comme d’habitude », c’est-à-dire comme je le voulais, comme je le sentais. Mais ce n’est pas toujours la bonne chose à faire.
Comment ça?
J’avais imaginé un album acoustique. Mais à l’écoute, ça ne passait pas. Il y avait un décalage entre le plaisir que je tirais de ces maquettes et les réactions de mon entourage. J’ai dû réfléchir à ma manière d’envisager la musique, à l’époque dans laquelle je me trouve. Parce qu’au fond, le but c’est d’être écouté. J’ai envie de faire des concerts, de partir en tournée, de retrouver les gens qui me suivent. Et je ne veux pas le faire dans la loose. Les artistes avec lesquels je me retrouve en tête d’affiche aujourd’hui, par exemple, ne sont plus les mêmes qu’il y a quatre ans. Non seulement, ils ne font plus la même musique, mais ils n’ont plus le même âge. C’est aussi un nouveau public. Donc il faut faire gaffe de ne pas se prendre le mur, en continuant d’agir comme avant, comme si de rien n’était.
Ça s’est traduit comment, concrètement?
Aujourd’hui, les gens ont beaucoup moins d’attention à consacrer. Le temps manque. Il y a trop de choses à ingurgiter. Du coup, je me suis débrouillé pour concentrer mes morceaux, les « décharger » sans les mettre à nu. Écrire des textes plus concis, qui demandent moins d’écoutes pour être compris, tout en conservant le même propos. Je voulais une musique qui frappe plus, qui accroche tout de suite.
Généralement, les artistes ont du mal à admettre qu’ils doivent aussi parfois s’adapter aux exigences du public…
Mais ce sont des mythos! Et quand ça ne marche pas, ils sont dégoûtés. Tout est question de savoir où l’on va. En faisant ça, je n’ai pas triché. J’ai juste cherché un accord, celui qui me convient entre « ce qu’il faut » et ce qui me semblait être bon.
Pourtant, tu as connu des flops commerciaux au cours de ta carrière, sans que cela ne t’empêche de rebondir. L’échec te fait encore peur?
Non. Mais à ce stade-ci, je n’ai pas le droit de sortir un disque qui ne marche pas. Cela peut me casser, « m’archiver ». Si, après neuf disques, vous arrivez avec quelque chose qui ne convainc pas, vous êtes facilement déclassé. Là, c’est comme si on jouait une nouvelle partie. Je dois rebattre entièrement les cartes. Certains albums sont comme des épisodes d’une série. Celui-ci, c’est une nouvelle saison. C’est celui qu’on ne vous pardonne pas.
Le morceau À ton âge parle du temps qui passe, du décalage qui peut se créer entre générations. Comment « prendre » de l’âge quand on est rappeur?
Il s’agit d’accepter son expérience. Mais aussi admettre qu’il y a un roulement, que son tour passe, qu’on ne sera plus « nouveau ». Il faut accepter qu’on a mal au dos, qu’on prend du poids. Mais aussi qu’on comprend mieux certaines choses. Mais tout cela est rendu plus compliqué aujourd’hui parce que, plus que jamais, la notion d’âge est confuse. L’expérience et la transmission ne vont plus dans un seul sens.
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L’album s’ouvre avec Le Droit de chanter. Et non le droit de rapper…
(rires) Eh eh oui, parce qu’aujourd’hui, le rappeur chante! On lui a longtemps dénié ce droit. Même les premiers concernés avaient du mal à l’accepter. Il fallait que ce soit carré, déclamé. Si on avait besoin d’une mélodie, on appelait une chanteuse ou un chanteur. Et encore, cela ne vous empêchait pas forcément de passer pour un vendu aux yeux de certains. Aujourd’hui quand j’écoute le rap, j’entends de la chanson. De la chanson sous forme « bad boy » peut-être, mais techniquement, rythmiquement, mélodiquement, c’est de la chanson. Même si on continue à appeler ça du rap… Le déni continue (rires).
« On ne parle pas bien français, les stades remplis qu’on fait », toujours dans Le Droit de chanter… Au delà du fait de chanter, c’est la légitimité qui a longtemps été refusée aux rappeurs, malgré le succès?
Exactement. C’est facile de lancer la pierre à quelqu’un en se concentrant sur ses défauts. Mais s’il réunit autant de gens, cela devrait inciter à la réflexion: « Je n’aime pas sa musique, sa manière de parle me fait marrer, mais il rassemble tout de même des milliers de personnes: c’est peut-être moi qui ai tort? » Pendant longtemps, les rappeurs étaient des énergumènes, des clowns, certainement pas des artistes. C’est le public qui nous a donné le droit de chanter.
Comment expliquer qu’une musique, née il y a près de 40 ans d’ici, soit devenue tout à coup le genre dominant?
Parce que c’est la musique la plus cohérente avec l’époque. Avant, on était dans la chanson française et la variété, avec des paroles certes poétiques, mais sans forcément de propos autre que l’amour, une relation, une expérience, une émotion… Au fond, rien dans quoi on puisse s’ancrer concrètement. Les rappeurs sont arrivés avec le « je », le « tu », à raconter en détails. « J’habite au 114 rue Turenne » -et vous pouvez vérifier l’adresse. « Je suis avec mon pote Momo » -et il existe, c’est un vrai personnage: il est drôle, etc. Le rap est une musique incarnée, dans laquelle on peut facilement se reconnaître. Elle était en avance sur son temps. Il a fallu qu’elle trouve son public. Mais foncièrement, c’est la musique la plus moderne qui soit.
Même si tu n’hésites pas à pointer ici et là ses côtés plus problématiques: « Moqué, car j’évite les gros mots/ça nique des mères mais craint le mot homo »…
Ah ah ah, oui, c’est ma « barre » de rire. Il ne faut pas oublier que le rap est à l’image de la société. J’ai donné un jour une interview sur l’homophobie dans le rap. Ils n’ont rien retenu de ce que j’ai dit. Ils sont arrivés avec les questions clichés et les réponses déjà prêtes. Genre: « On connaît un rappeur homo qui n’arrive pas à se faire entendre. » OK, mais est-ce qu’il est bon? Être homo, ce n’est pas une qualité dans le rap. Bref. Au final, le rap ne fait que représenter la société, avec une loupe. C’est la société qui est homophobe. Les rappeurs ne font que traduire ça, de manière peut-être brusque et maladroite par moments.
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À partir du moment où le rap agrandit son audience, n’a-t-il pas aussi une autre responsabilité?
C’est beaucoup lui demander. S’il divertit, c’est déjà pas mal. Manquerait plus qu’il ait un discours intéressant et ennuyeux. Mais les gens iraient-ils vers ça?
« Rapper, c’est être tristement célèbre », ajoutes-tu encore…
Oui, parce que pendant longtemps, le succès d’un rappeur était pris à la légère. Aujourd’hui un peu moins. Lorsqu’on parlait d’un rappeur, c’était rarement à travers ses meilleurs côtés.
Comment vois-tu le feuilleton Booba-Kaaris?
Bonne question… Foncièrement, je n’ai pas d’avis définitif. Je trouve ça dommage bien sûr. Mais plus encore, c’est le divertissement que cela procure, la manière dont les médias en ont fait une série qui est interpellant. Personne ne va tirer avantage de tout ça. Quelque part, on n’est plus dans la musique. C’est du spectacle pur, avec des entertainers. À nouveau, cela correspond bien à notre époque. On en revient aux arènes. L’attrait du public pour les massacres en direct. Ses invectives, ses encouragements.
C’est aussi le reflet d’un monde et d’une actualité qui donnent l’impression d’être toujours plus tendus, polarisés?
Oui, oui, bien sûr. Les temps sont durs. Et ils risquent de l’être encore plus. Si vous recoupez les informations, les discussions, vous ne pouvez pas être tout à fait étonné. Ça va être compliqué…
Est-ce qu’on peut voir une dimension presque politique au sens large, dans un titre comme La Nuit du réveil?
Tout à fait. C’est en tout cas l’une des interprétations que l’on peut en faire. De l’insomnie à la naissance d’une nouvelle société. C’est le réveil au milieu de la nuit, dans l’obscurité. Ce moment précis, où l’on est souvent seul…
Est-ce que cet album a servi également à raconter des choses peut-être plus personnelles? Comme sur Le Nombril, par exemple, où tu parles de tes parents…
Sans doute, oui. Je mets moins de distance. Ce morceau-là, en particulier, je n’aurais pas pu le faire avant. Il a fallu que je parle avec eux. Auparavant, c’était compliqué. Là, j’arrive à un moment de ma vie où… ils prennent de l’âge, moi aussi! J’ai posé des questions à mon père -dans la culture africaine, on ne parle jamais beaucoup à son père (né à Ségou, au Mali, Oxmo Puccino est arrivé en France avec ses parents à l’âge d’un an, NDLR). J’ai eu raison de le faire, parce que j’ai compris énormément de choses. C’est là que j’ai appris qu’il était venu ado, à Paris, tout seul, en bateau avec mes oncles. Même si c’était moins compliqué pour passer les frontières, cela restait un périple de fou. Il m’a raconté son arrivée dans le XVIIIe, à Barbès, etc.
C’est ce que tu vises quand tu écris: « Papa arrivé à 17 ans, pour l’instant culturellement distant »…
Les parents arrivent ici, quittent tout, viennent élever des enfants en pensant pouvoir les éduquer comme au pays. Ils se retrouvent violemment confrontés à une société qu’ils ne comprennent pas, et qui est en train de pousser chez eux, à travers leurs enfants. Le conflit commence à la maison. Par exemple quand les parents parlent dans leur langue natale et que les enfants leur répondent en français; ou quand le gamin rentre dans un système scolaire que les parents ne comprendront jamais. Il se retrouve alors tout seul. Toutes ces choses vous renvoient au permanence au problème d’identité. Ni de là-bas, ni totalement d’ici. Vous ne correspondez jamais au bon schéma.
Faire un morceau « afro » est presque devenu un exercice imposé dans le rap français. Où peut-on entendre l’Afrique dans ta musique?
Dans les sentences que je peux asséner. Une vision des choses, un relativisme. Une distance quelque fois, voire un fatalisme: « C’est comme ça! » (rires). Ça simplifie pas mal de choses. On ne peut pas se battre tout le temps contre les événements…
L’attachement aux racines, mais aussi au « quartier » compte toujours beaucoup dans le rap. En fin de disque, tu dis explicitement: « Je ne reviendrai pas. « …
Oui, je ne reviendrai pas dans le « ghetto », je vais vers l’avant. Le temps passe. Il faut arrêter de rester bloquer, vivre le truc. Et avancer.
Oxmo Puccino, La Nuit du réveil, distribué par Believe. Disponible le 06/09. En concert le 03/12, à la Madeleine, Bruxelles.
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