Disparition d’André Popp

André Popp sur la pochette de la compilation "Popp Musique". © Tricatel
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Compositeur et orchestrateur génial, André Popp est mort samedi. Retour sur la carrière du créateur de Piccolo & Sax.

C’est le genre de personnage décalé dont on adorait la joyeuse fantaisie musicale. André Popp, le bien nommé, est mort ce week-end à Puteaux. Il était âgé de 90 ans. Vous connaissez forcément sa musique : Piccolo, Saxo et Cie, c’est lui. La bande-son des dessins animés Tintin, aussi (Le mystère de la Toison d’or). Il est également l’arrangeur de musiques pour Brel, Boris Vian Salvador, Catherine Sauvage… et a composé des sucreries French pop sixties pour France Gall, Marie Laforêt, Petula Clark,…

Né le 19 février 1924 à Fontenay-le-Comte (Vendée), André Popp apprend à chipoter un peu au piano dès qu’il a 5 ans. Mais c’est pendant la guerre, quand on lui demande de remplacer l’abbé mobilisé derrière l’orgue de l’église, qu’André Popp se plonge davantage dans la musique. C’est aussi à ce moment-là qu’il fait la connaissance de Jean Broussolle, futur Compagnon de la chanson, qui s’est réfugié en Vendée pour échapper aux Allemands. Après la guerre, les deux camarades monteront à Paris. André Propp commencera ainsi à travailler dans les cabarets de la rive gauche, d’abord comme accompagnateur au piano avant de proposer petit à petit des compositions ou des arrangements. Plus tard, il rentrera aussi à l’ORTF pour qui il composera génériques et autres indicatifs, à la chaîne. En 60, il remporte le Grand Prix de l’Eurovision (Tom Pillibi). Six ans plus tard, la Brésilienne Astrud Gilberto enregistre sa propre version de La Lavandière du Portugal, son premier  » tube  » popularisé par Jacqueline François. En 67, L’amour est bleu atteint la 4e place de l’Eurovision mais devient un succès international via notamment sa version anglaise Love Is Blue. L’an dernier encore, on pouvait entendre le titre dans le dernier film de Soderbergh sur la vie de Liberace (Behind The Candelabra).

Après les années 70, la fantaisie de Popp a pu passer pour du kitsch daté. Il a fallu notamment la compilation Tricatel concoctée par Burgalat en 2001 pour remettre en avant l’originalité de l’oeuvre  » Poppesque « . A nouveau  » branché « , Popp a même vu un disque comme Delirium in Hifi (sorti sous le nom d’Elsa Popping) acquérir le titre de disque culte. Depuis, Piccolo Saxo, inoubliable conte pédagogique musical, est même devenu un long métrage d’animation. Everybody talk about Popp musik…

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