Dans le radar: ceux qui feront 2017

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Ils vont rayonner ou au contraire se planter royalement: alors que la BBC vient de lâcher ses traditionnelles prévisions de début d’année, quelles sont les nouvelles têtes à suivre au cours des prochains mois? Coup de sonde.

C’est l’exercice classique de janvier: qui va réussir à faire son trou sur la scène musicale en 2017? Il faut dire que, trustée par les blockbusters, 2016 n’a laissé que des miettes aux nouveaux venus. L’année qui commence sera-t-elle plus clémente? Et si oui, pour qui? Difficile à dire… D’autant que l’industrie musicale est devenue plus imprévisible que jamais, entre l’annonce d’un décès inopiné et un disque-surprise qui déboule de nulle part. Cela étant dit, il y a de fortes chances que vous entendiez parler des noms suivants dans les semaines à venir. Pari?

Sampha

Il a terminé quatrième du BBC Sound of… 2014. C’est dire si Sampha traîne dans le coin depuis un moment. En fait, dès 2010, le Londonien a sorti un premier EP (Sundanza). C’est toutefois via ses collaborations que le chanteur-producteur s’est surtout fait remarquer. D’abord auprès de SBTRKT (il coproduit son premier album et chante sur le tube Hold On), puis en bossant avec tout le gratin pop mondial: de Kanye West à Frank Ocean, de Drake à Beyoncé ou sa soeur Solange. Le 3 février prochain, il sortira enfin un premier album sous son nom. Intitulé Process, c’est un petit bijou de soul moderne, porté par une voix régulièrement bouleversante. Un must. (L.H.)

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LayFullStop

Elle a une voix soul pleine de chaleur et de profondeur. Un flow sensuel, fluide et tout en douceur. Puis aussi un accent anglais à couper au couteau. Enorme coup de coeur pour LayFullStop, alias Lay Nathan, ou Lay. tout court. Jeune rappeuse de Birmingham installée à Manchester dont quelques recherches sur la toile aident à peine à lever le mystère. Cette étudiante en psycho et criminologie mêle la soul, le jazz et le hip hop avec une classe folle, est membre du collectif Cul De Sac et a déjà tapé dans l’oreille de Kendrick Lamar. Un peu comme si Amy Winehouse rencontrait Syd tha Kyd (The Internet, Odd Future) et Erykah Badu sous l’oeil bienveillant de Morcheeba. Bluffant. (J.B.)

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Cabbage

Ils sont fans de GG Allin, lointains cousins de la Fat White Family et l’un des groupes les plus prometteurs d’Angleterre. Les cinq furieux de Cabbage sentent bon la folie, la rébellion, la sueur et la bière. La déglingue, The Clash, le (post-)punk et Madchetser. Ils se sont acoquinés avec le bassiste de The Fall Simon Archer et ont sorti plusieurs EP’s sur le label de James Skelly (The Coral): Skeleton Key. Hurleur, sale, jouissif, politiquement engagé et franchement perturbé. (J.B.)

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Jacques

Ovni musical et capillaire, il a la techno bricolo et la coupe iroquois de Robert De Niro dans Taxi Driver (mais à l’envers). Jeune Strasbourgeois d’à peine 25 ans, Jacques fait danser avec des objets du quotidien et compose de la musique électronique avec tout ce qui l’entoure. Un vélo, une mappemonde ou un bic à quatre couleurs. Ce type est un phénomène et si ce n’est déjà fait, il s’empressera de vous le démontrer. Le 17 mai avec BRNS aux Nuits du Bota. (J.B.)

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Julie Byrne

Bourlingueuse originaire de Buffalo dans l’Etat de New York, la douce Julie Byrne nous avait fait chavirer il y a deux ans avec un disque, Rooms With Walls and Windows, cruellement passé inaperçu. La folkeuse à la voix de sirène sortira son deuxième album, Not Even Happiness, le 27 janvier chez Ba Da Bing. De quoi séduire tout en délicatesse boisée les fans de Joni Mitchell, Cat Power, Leonard Cohen et Vashti Bunyan. (J.B.)

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Ray BLK

C’est un peu la surprise du chef. Pour son édition 2017, le sondage BBC Sound of a couronné Ray BLK, rappeuse-chanteuse du sud de Londres qui n’est toujours signée sur aucun label. On imagine que cela ne devrait plus tarder. Quelque part entre Lauryn Hill et Speech Debelle (remember?), la jeune femme de 22 ans creuse une soul made in UK plutôt bien foutue, empruntant au grime et à la scène garage locale (voir le mini-album Durt). (L.H.)

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Kodie Shane

En 2016, le rap ricain a vu notamment débarquer Lil Yachty, sale gosse (« c’est qui encore 2Pac?« ) au flow cartoonesque. Dans sa foulée, on a pu faire la connaissance de Kodie Shane. Tout aussi jeune (18 ans!), la rappeuse-chanteuse est basée à Atlanta. Entre trap bubblegum et r’n’b aérien, elle semble bien décidée à ne pas rester dans les clous (« I just wanna be sad for a minute« , sur Sad). La « rappeuse prodige et intrépide dont nous avions besoin« , dixit Pitchfork… (L.H.)

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Kadhja Bonet

On a déjà dit ici tout le bien qu’on pense de son premier EP/album, The Visitor. L’Américaine Kadhja Bonet y décante une pop de chambre délicate troublante. Une sorte de dramaturgie soul rétro, portée par des orchestrations classiques somptueuses. Sorti il y a déjà un moment, le disque a bénéficié d’une nouvelle visibilité grâce à sa réédition via le label Fat Possum. Après un premier passage au Botanique, la jeune femme repassera même par Bruxelles, à l’AB cette fois, le 28 février. (L.H.)

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Crows

Ils prennent leur temps, ont 4 800 fans à peine sur Facebook et jouaient encore dans un salon, le Coin aux étoiles, à Mons il y a quelques semaines. Les Londoniens de Crows ont la carrure pour mettre KO les publics les plus revêches. Teigneux, tendus comme des strings, ces Corbeaux-là volent dans les plumes avec la rage électrique d’Eighties Matchbox B-Line Disaster et des Horrors période Strange House. Back to black… (J.B.)

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Paradis

Après une série de remix et de EP remarqués, ils ont sorti leur premier album à l’automne (Recto Verso). Duo parisien constitué de Simon Mény et Pierre Rousseau, Paradis pratique cet art toujours un peu casse-gueule d’une pop dance-house en français dans le texte, quelque part entre Alain Chamfort et The Beloved (ou entre Agoria et Alain Souchon, selon les Inrocks). En concert au Botanique, le 22 février prochain. (L.H.)

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Steve Lacy

Alors que The Internet, le groupe néo-psyché-soul mené par Syd tha Kid, a annoncé vouloir sortir un nouvel album cette année, son guitariste, Steve Lacy, devrait également y aller de son effort solo. Le jeune musicien surdoué (18 ans) en a déjà donné un (tout) petit avant-goût avec un premier single, enregistré, dit-il, à l’aide de son seul iPhone. Le titre Some est un funk-soul solaire aussi irrésistible qu’un poil branquignole. Prometteur. (L.H.)

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Noname

La première fois qu’on a entendu la voix de Fatimah Warner, alias Noname, c’était aux côtés de Chance The Rapper (Lost, notamment, sur la mixtape Acid Rap). Comme lui, elle est de Chicago et partage un goût prononcé pour un rap organique et chaleureux. L’été dernier, celle qui est aussi poétesse a sorti une première mixtape, intitulée Telephone, disque de hip hop soulful, marqué par son flow détaché, aussi traînant qu’attachant. Une vraie réussite. (L.H.)

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Ça arrivera près de chez vous
Shay, Insecte, Témé Tan et Rive
Shay, Insecte, Témé Tan et Rive© DR

Et par ici, ça raconte quoi? Pas mal de choses, et un peu dans tous les genres. Côté rap d’abord. Si la scène belge a flambé en 2016, cela ne devrait pas s’arrêter en 2017. On annonce un nouvel album pour Le Dé et L’Or du Commun, Roméo Elvis s’apprêtant lui à sortir la suite de Morale, tandis que JeanJass & Caballero devraient recueillir les fruits du bouche-à-oreille flatteur en France. Damso y avait obtenu un disque d’or : il y a pas mal de chances que sa camarade Shay, Bruxelloise signée elle aussi sur le label de Booba, fasse pareil (l’album Jolie garce)…

Dans un autre registre, plus soul & funky, Pomrad, le producteur anversois à la keytar, tentera de faire le break, en enchaînant rapidement avec un second album. Delv!s, autre espoir du Nord du pays, devrait enfin sortir de sa tanière. Sorte de Jamie Lidell flamand, Niels Delvaux de son vrai nom annonce un premier EP. Curieux aussi de voir ce que Charlotte Adigéry, alias WWWater, fera de la hype qui l’a entourée l’an dernier. Parrainée par les frères Dewaele, qui l’ont fait chanter sur la BO du film Belgica, elle est repartie des derniers Red Bull Elektropedia Awards avec le prix du « Most promising artist ». Et cela, sans avoir sorti le moindre morceau… Celui dont attend beaucoup en 2017 est toutefois Témé Tan. Signé sur le label Pias, Tanguy Haesevoets a montré en quelques titres à peine (Améthys) qu’il pouvait être le chaînon manquant entre Mathieu Boogaerts et Zap Mama, Alain Souchon et Kanye West. Bref, le pont idéal entre groove et chanson. On espère également obtenir des nouvelles du trio électropop Ulysse, qui a reçu des accolades jusqu’en Flandre, ou encore de La Plage, combo liégeois dont le premier EP a trouvé grâce dans les colonnes des Inrocks ou de Libé. Plus ou moins dans le même registre, le duo Rive (vainqueur convaincant du concours Franc’Off 2016), sortira l’EP Vermillon début mars. Toujours à Bruxelles, les cinq Français d’Insecte (Grand prix Du F. dans le texte) devraient enfoncer le clou de leur pop romantico-chabadabada (Phoenix vs Laurent Voulzy).

Et le rock dans tout ça? Wuman, grand vainqueur du dernier Concours Circuit, devrait être de tous les festivals cet été. Avec un peu de chance, vous y croiserez également Boda Boda, machine psychédélique bruxelloise couillue dont le groove stoner mériterait quelque belles scènes. Les six de Phoenician Drive font eux dans le « krautrock oriental ». Etonnant? Pas tant que ça si l’on sait qu’il s’agit de l’un des projets de Valérian Meunier, fer de lance de l’équipage psychérock Moaning Cities et du festival Stellar Swamp… ˜

L.H.

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