Final Fantasy XIII-2: la lutte « Final »
JEU DE RÔLE | Square Enix redresse la barre du navire de sa saga fleuve avec Final Fantasy XIII-II. Eprouvant et lassant, l’épisode précédent n’est plus qu’un lointain souvenir.
Final Fantasy XIII-2, édité et développé par Square Enix, âge 16+, disponible sur PlayStation 3 et Xbox 360. ****
On avait abandonné Final Fantasy XIII avec un gout amer en bouche. Level-design tout en corridors, scénario qui ne décolle pas avant une dizaine d’heures…: le jeu de rôle ne parvenait pas à se hisser à la hauteur de sa réputation. Difficile dès lors d’embarquer tout sourire à bord de Final Fantasy XIII-2. D’autant que la dernière fois que cette nomenclature chronologique bifurquait de la sorte (1), le jeu fleuve de Square Enix arrachait des larmes de rage à ses convertis les plus fervents.
Dès la première heure avalée, la malédiction chiffrée se confirme. Dans un univers médiéval fantastique et SF, le joueur croise la destinée larmoyante de Serah, héroïne guimauve aux cheveux roses qui semble échappée d’un shojo (2). Suite à la disparition de Lightning, sa soeur ainée, la candide combattante part à sa recherche au fil de brèches dans l’espace-temps, elles-mêmes responsables de cette séparation. Dans la foulée, Serah rencontre Noel qui deviendra son frère de combat dans une quête à rebondissements et à tiroirs. Snow, le futur époux de Serah s’est d’ailleurs également évaporé en recherchant sa potentielle belle-soeur…
Comme de coutume, Square Enix pond un scénario aussi baroque que les costumes flashy de ses protagonistes douchebag et androgyne. Coincée à la fin des années 90, la playlist de la bande originale en rajoute une couche à coups de big beat putassière pour les combats et de phases d’exploration où Madonna période Ray of Light renait de ses cendres. La délicatesse et le second degré de Final Fantasy VII sont décidément très loin. Ceux croyant encore en la saga RPG totémique seront toutefois récompensés.
Twist again
Car au-delà d’un début difficile de quelques heures, Final Fantasy XIII-2 parvient à démentir la loi des nombres en offrant un gameplay irrésistible. Les phases de combats ne se la jouent ainsi pas beat them all pour intello. Elles reviennent au bon vieux tour par tour. A la différence de Final Fantasy VII, Square Enix dynamise toutefois cette mécanique en imposant des joutes en temps réel au joueur. Vu la surabondance d’informations, de monstres kaléidoscopes et d’explosions crépitant à l’écran, la confusion plane d’ailleurs sur de nombreuses joutes. La nécessité de réagir au quart de seconde (les QTE sont également de la partie) pour lancer une potion ou déclencher une attaque n’arrange pas les choses. Mais on s’y fait.
D’autant que pour coller à ce rythme effréné, Square Enix fluidifie ses combats en simplifiant l’arborescence autrefois savante de ses menus déroulants d’attaques magiques et physiques. On joue donc principalement sur le Paradigm Shift, stratégie définissant les comportements des membres de son équipe. A choisir avec intelligence car d’un boss de fin de niveau à un groupe d’adversaires, la tactique devra s’adapter. Comme dans un certain Pokémon, l’enrôlement judicieux dans ses rangs de créatures ennemies croisées en chemin s’avèrera vital pour la survie.
Jouant sur la temporalité avec brio et enrobé de phases d’aventure/exploration les ennemis croisés ne donnent pas obligatoirement lieu à un combat, Final Fantasy XIII-2 regorge encore de mille autres détails jubilatoires tournant le dos aux erreurs passées. Impossibles de toutes les lister ici: leur découverte n’en sera que meilleure.
Michi-Hiro Tamaï
(1) De Final Fantasy X à X-2 en 2003
(2) Manga nippon à l’eau de rose pour jeune fille
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