Ça sait une fois pas faire de mal…

Il y a des semaines comme ça, où le calme est nécessaire pour s’extraire de la fureur du monde. Le repos du guerrier annonçant de belles batailles, l’agitation regagne ses synapses et Deejay Kwak partage ses bons disques du moment. In my hard drive, épisode 24.

C’est parce que voyez-vous, on approche à grands pas de la période estivale. Qui dit été, dit aussi festivals. Les affiches s’affinent, les annonces s’entrechoquent, on rivalise, qui de banalités, qui d’originalité. Les découvreurs se disputent aux grosses machines commerciales. Ma préférence va aux découvreurs, bien entendu. Et j’aurai une pointe de regret puisque je me passerai des « juilletistes », tout occupé que je serai à jouer avec mes gosses, lire, allumer des barbecues; bref, profiter du calme relatif de l’Aude. Une pointe de regret, seulement! Faut pas blaguer, pas se mentir! S’extraire de la fureur du monde est salutaire.

Il y a deux ans à Sète, j’avais assisté à un détonnant concert de ce groupe anglais dénommé Foreign Beggars. Une claque! Une énergie incroyable, des flows de grande classe sur un fond musical entre dubstep féroce et hip hop plus classique. Ça m’avait fait penser tant aux Beastie Boys ou à Fishbone pour l’énergie brute, et la générosité. Foreign Beggars offre un nouveau morceau, Palm of My Hand. Sur une production très efficace (mélodie retorse et rythmique lourde), les MC’s anglais envoient une décharge d’adrénaline. Explosif! Ils sont de retour, et c’est très bien ainsi…

A Ouagadougou, il y a quelques années, mon ami Salif m’avait offert un 45T tout griffé intitulé La Condition masculine par un certain Francis Bebey, artiste camerounais de son état. Je découvrais. Aujourd’hui, le label français Born Bad sort une compilation dudit Francis, récapitulatif de sa carrière et particulièrement de ses essais sur ces machines électroniques qui allaient envahir le monde de la musique: African Electronic Music 1975-1982. Bebey devait être une personnalité douce-amère à la lecture de certaines paroles, tendres, coléreuses ou drôles. Quant à la musique, c’est entre funk, rythmes africains; une collision entre tradition à laquelle il était fort attaché, et la modernité apportée par ces instruments d’un genre nouveau à l’époque.

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Une sortie du label Daptone est toujours, en ce qui me concerne, une bonne nouvelle. The Sugarman 3, trio emmené par Neil Sugarman, co-fondateur et tête pensante du label prépare un nouvel album, dont un extrait est offert en téléchargement ici. Leur première sortie depuis Pure Sugar Cane, un album marquant pour cette scène néo-funk à l’ancienne, puisque l’un des premiers du genre. Il semble que le label s’apprête à lâcher quelques galettes du meilleur goût.

Ce sont des disques doux et sucrés qui m’ont accompagné cette semaine. J’avais besoin de calme. Blue Moon de Ahmad Jamal est un très bel album, subtil, raffiné, lumineux, même… Le Quantic, aussi… Un peu de douceur musicale dans un monde en fureur, ça sait une fois pas faire de mal.

Quoi que vous fassiez, faites-le bien. En vous souhaitant une excellente semaine.

Deejay Kwak

EN ROTATION LOURDE CETTE SEMAINE

Albums
+/ Ahmad Jamal: Blue Moon (Jazz Village) / jazz
+/ Francis Bebey: African Electronic Music 1975-1982 (Born Bad) / afrofunk
+/ Quantic & Alice Russell w/ The Combo Barbaro: Look Around the Corner (Tru Thoughts) / soul-psyche-latin

Singles & EP’s
+/ Foreign Beggars: Palm of My Hand (Mau5Trap) / UK hip hop
+/ The Sugarman 3: Rudy’s Intervention (Daptone) / funk-jazz
+/ The Joubert Singers: Stand on the World (Favorite)

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