BSF J7: espièglerie et mystère

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Ce jeudi, c’était la showcase night. L’occasion de mettre en avant trois poulains prometteurs de l’écurie francophone d’Universal: Juveniles, Elisa Jo et Kid Noize.

Durant le festival bruxellois, une étrange structure occupe la Place du Musée. Semblant tout droit sorti de L’Imaginarium du Docteur Parnassus, le Magic Mirrors est un chapiteau à miroirs magnifié par des structures en bois. A l’intérieur, le parquet, les vitraux et les alcôves aux sièges en tissu rouge donnent un cachet indéniable à l’endroit, malgré la chaleur qui y règne. Ce jeudi soir, Universal Belgique y posait ses bagages pour une soirée « à la française » avec trois concerts d’une demi-heure donnés par des jeunes talents francophones. Pourtant, c’est dans la langue de Shakespeare que les trois groupes programmés ont décidé d’exprimer leur art…

A commencer par Juveniles. Malheureusement, les Rennais terminent leur show à l’instant où on arrive sur place. On regrettera de ne pas avoir pu jauger en live de leur synth-pop eighties, les tubes hédonistes We Are Young et Through The Night en tête.

S’ensuit Elisa Jo, petite protégée de Benjamin Biolay. Accompagnée de son musicien aux faux airs de Julien Doré, la jeune artiste aux multiples noeuds (autour du cou et dans les cheveux) offre une prestation charmante, tantôt pop folk sur Milk & Honey, funk sur The Fight (tambourin à la main) ou plutôt soul voire même hip hop sur le délicieux Back Around. Bavarde, elle se met progressivement le public en poche par le dialogue charmeur qu’elle instaure entre chaque morceau. Alors oui, il y a quelques défauts, dont les « ouhouhouh » un peu faciles pour meubler, mais sa voix cassée séduit au son délicat des guitares. Comme le résume si bien la gamine en train de tresser les cheveux de sa copine à côté de nous: « c’est mignon! » Sa reprise au ukulélé de What’s My Name? de Rihanna en est l’ultime démonstration. En sortant prendre l’air, le sourire aux lèvres, on se dit au final qu’on a vu là un concert rayonnant même si loin d’être révolutionnaire.

Pour clôturer la soirée, Kid Noize installe ses machines sur la petite scène du Magic Mirrors. Dans une ambiance mystérieuse, un triangle sur pointe composé de néons se met à briller et une voix off retentit. L’artiste, affublé d’un masque de singe, débarque sur scène sans dire un mot. En alternant les bidouillages sur ses machines et ses claviers, le primate tatoué joue une electro distordue renforcée à coups de beats solides, mélange d’ancien et de moderne, un peu comme si New Order fricotait avec The Subs. Le public accroche et danse, surtout sur le single Eisbaer, sombre et puissant en live. Par contre, quand l’homme masqué sort de son mutisme et s’empare du micro sur une chanson faite de douches synthétiques, on est un peu moins convaincu. Lors de notre interview, il avait laissé planer le suspense sur un éventuel featuring ce soir. Pour l’efficace single We Walk Until Brooklyn, il est donc rejoint sur scène par Mi$$ Future, triangle doré au cou et tout de noir vêtue. Quelques chipotages astucieux et un dérapage poussif plus loin, le Kid quitte le chapiteau. Ce final -un peu abrupt- nous laisse sur notre faim. Vu les teasings répétés auxquels il nous a habitués, on s’y attendait. Soyons bon joueur puisque finalement ce n’est que partie remise. Quand l’album sortira, à ce moment-là, il ne nous échappera plus…

Kevin Plasman (stg)

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