Critique | Musique

Beastie Boys – Hot Sauce Committee Part Two

RAP | Épaulés par Philippe Zdar, la moitié de Cassius, les Beastie Boys, toujours aussi turbulents, s’éclatent comme des gamins. Initials BB.

Si Adam Yauch ne s’était pas chopé le crabe, ça fait pratiquement 2 ans que serait sorti le 8e album des Beastie Boys. A défaut de débouler en septembre 2009 avec Hot Sauce Committee Pt 1, les 3 garnements débarquent aujourd’hui avec Hot Sauce Committee Pt 2. Successeur, qui ne l’est pas vraiment, d’un disque qui n’est jamais sorti. Faut s’étonner de rien avec les Beastie.

Après un hommage moyennement réussi à New York, To the 5 boroughs, et un album, The Mix Up, entièrement instrumental, les sales gamins du rap ricain reviennent aux affaires avec un disque fourre-tout produit par leurs soins mais fomenté avec le Cassius Philippe Zdar au mixage. On va tout de suite mettre les choses au point. The Hot Sauce… n’est pas Paul’s Boutique, Check Your Head ou Ill Communication. Et si vous cherchez des skuds de la trempe d’un Sabotage, d’un Sure Shot ou d’un Fight for your right, ce sera plus compliqué à trouver que les oeufs planqués dans le jardin la semaine dernière par madame la cloche.

Vous barrez pas. On a fini de faire nos Zemmour. Et surtout, les Beastie ne sont pas encore cuits. A un âge (45 ans de moyenne) où les rappeurs sont généralement depuis un bail en maison de retraite, Mike D, MCA et Ad-Rock ont encore le flow, la fougue et l’esprit potache qui font leur marque de fabrique depuis pratiquement 30 balais. Et oui. Grandpa rappe déjà depuis 83…

Too many rappers

Il y a un peu de tout sur Hot Sauce… Des samples obscurs, des bidouillages, des guitares et du sax… Du hip hop comme en faisaient ses pionniers (Nonstop Disco Powerback). De l’élan punk hardcore hommage à l’homme qui tombe à pic et valait 3 milliards (l’excellent et explosif Lee Majors come again). Des trucs plus électroniques à la Hello Nasty. Prod façon Intergalactic (Make some noise, OK). On a même droit à une virée pop reggae (Don’t play no game that I can’t win). Autant la faire en bonne compagnie, les quadras de Brooklyn ont kidnappé Santigold. Comme ils ont engagé NAS pour entonner le plaidoyer Too Many Rappers (not enough MC’s).

Les instrus ne sont pas souvent renversantes mais les Beastie s’amusent toujours comme les ados attardés qu’on adore. Il n’y a définitivement qu’Horovitz, Diamond et Yauch pour installer un ghetto-blaster au milieu du Madison Square Garden vide et faire défiler en boucle la cassette de leur nouvel album, lancée par un gorille bien dans la brume. Que ces 3 zigotos-là aussi pour imaginer un hilarant trailer, genre Retour vers le futur, où les Beastie jeunes incarnés par Seth Rogen, Elijah Wood et Danny McBride se prennent le chou avec les Beastie vieux: Jack Black, Will Ferrell et John C. Reilly. Hot Sauce Committee Part Two, vendu sur leur site Web sous diverses formules (avec t-shirt, posters, inédits), doit être en mesure de les réconcilier.

Beastie Boys, Hot Sauce Committee Part Two, distribué par Capitol. ***

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Julien Broquet

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