B.B. King, légende du blues, est décédé

B.B. King © Reuters
FocusVif.be Rédaction en ligne

Légende du blues et source d’inspiration de générations d’artistes qui en saluaient vendredi la mémoire, tout comme le président Barack Obama, le guitariste américain B.B. King s’est éteint à l’âge de 89 ans.

« M. King est mort paisiblement dans son sommeil à 21h40 (heure côte ouest –4h40 GMT vendredi) le 14 mai 2015 », indique son site internet bb.king. Il avait été hospitalisé au début du mois à Las Vegas à la suite de problèmes de déshydratation. Depuis quelques mois, B.B. King, diabétique, souffrait de graves problèmes de santé. Début mai, il avait annoncé qu’il recevait des soins médicaux à domicile dans sa résidence de Las Vegas.

De son vrai nom Riley B. King, ce musicien légendaire aux 15 Grammy Awards, a plus de 50 albums à son actif, avec des tubes devenus des classiques comme « Three O’Clock Blues », « The Thrill is Gone » ou « Rock me baby ». B.B. King jouait du blues depuis la fin des années 40, muni de sa fidèle Gibson surnommée « Lucille ». Son style, racé et expressif, sa manière de chanter issue du gospel, ont influencé les plus grands, d’Eric Clapton à George Harrison. En 2003, le magazine Rolling Stone l’avait désigné troisième légende de la guitare, derrière Jimi Hendrix et Duane Allman.

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Avec l’âge et sa santé déclinante, B.B. King avait réduit le nombre de concerts annuels mais continuait à en donner une centaine par an à plus de 80 ans même si, en 2014, certaines prestations lui avaient valu de mauvaises critiques. Pris d’un malaise en octobre lors d’un concert pour cause d’épuisement et de déshydratation, il avait été contraint d’annuler sa dernière tournée.

A l’annonce de sa mort, les hommages se sont multiplés, dont celui du président Obama qui a affirmé que « le blues a perdu son roi et l’Amérique a perdu une légende ». Les musiciens qu’il a inspirés étaient également en deuil vendredi. L’autre guitariste de légende Eric Clapton a ainsi qualifié de « phare » du blues son « cher ami », en appelant dans une vidéo sur Facebook à écouter l’album « B.B. King live at the Regal ». « Je veux juste faire part de ma tristesse et dire merci à mon cher ami B.B. King », a-t-il dit avant de poursuivre: « Il a été un phare pour tous ceux d’entre nous qui aimaient ce genre de musique et je l’en remercie du fond du coeur », a ajouté le musicien britannique qui a enregistré en 2000 avec B.B. King l’album « Riding with the King ». Le chanteur guitariste Lenny Kravitz a pour sa part écrit sur Twitter: « B.B., n’importe qui pourrait jouer des milliers de notes et ne pas pouvoir exprimer ce que tu disais en une seule. Repose en paix ». « Repose en paix B.B. King, l’un des meilleurs guitaristes de blues, peut-être le meilleur. Il pouvait plus faire en une seule note que n’importe qui », a également tweeté le chanteur canadien Bryan Adams.

Une image positive du bluesman

Né le 16 septembre 1925 dans le Mississippi, l’enfance du musicien ressemble à celle de milliers d’enfants noirs, travailleurs agricoles dans les grandes plantations de coton du sud. Mais le jeune King, orphelin, a la chance à l’adolescence d’être pris sous l’aile protectrice de son cousin Bukka White, un guitariste aveugle qui va faire son éducation musicale. S’il souffrait de diabète chronique et d’une faiblesse aux genoux qui l’obligeait à jouer assis, B.B. King assurait en plaisantant, dans un entretien accordé en 2007 à l’AFP, que sa « maladie » la plus importante se nommait « j’en veux encore! « , promettant de jouer encore et encore « jusqu’à la mort ». Ike Turner, à cette époque détecteur de talents, le met sur les rails du succès: le jeune B.B. King décroche avec « Three O’Clock Blues » son premier « hit » en 1951 et abandonne la radio pour partir sur les routes avec sa guitare.

La suite? Tourner toujours, avec un blues sophistiqué et authentique, à la tête d’un grand orchestre dans la lignée de T-Bone Walker.

La légende est en marche: succès régional dans les années 50, national avec des titres comme « Sweet Sixteen » (1960) et des prestations au festival de Newport entre 1968 et 1975, de Monterey en 1967 où il partage l’affiche avec Jimi Hendrix et Otis Redding, international avec une première apparition en Europe en 1968 et au Japon en 1971.

Son style de guitare, racé et expressif, sa manière de chanter issue du gospel, ont influencé les plus grands, d’Eric Clapton à George Harrison.

Malgré les paillettes, les casinos de Las Vegas, cet homme humble n’a jamais oublié ses origines. Le soir de l’assassinat de Martin Luther King, en avril 1968, il improvise un concert avec son disciple Buddy Guy et Jimi Hendrix. Au début des années 1970, il a aussi donné une série de concerts dans les prisons et a fondé en mars 1972 avec un avocat une association en faveur des détenus. En 1989, sa musique a touché un public plus jeune quand il a ouvert la route pour le groupe irlandais U2, qui cherchait à ressourcer sa musique aux Etats-Unis. Il a notamment collaboré avec eux pour la chanson « When love comes to town ». Il touche alors un public plus jeune et permet à U2 de ressourcer sa musique aux Etats-Unis. Avec l’âge et sa santé déclinante, il réduit évidemment le nombre de concerts annuels mais continuait à en donner une centaine par an à plus de 80 ans, même si, courant 2014, certaines prestations lui valent des mauvaises critiques. Début octobre 2014, il avait dû écourter une tournée américaine en annulant huit dates en raison de son état de fatigue.

Au delà de ses qualités musicales, B.B. King, décoré en 2006 de la « médaille présidentielle de la liberté », la plus haute distinction civile des Etats-Unis, a toujours voulu imposer une image positive du bluesman, loin de la drogue, de l’alcool et de la violence des ghettos.

Avec lui s’éteint la lignée de King qui ont illuminé le blues, Albert (mort en 1992), Freddie (mort en 1976) et Earl (mort en 2003), tous guitaristes.

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