Adieu pourpre à Prince

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Artiste ingénieux, donateur généreux mais surtout source de joie pendant des décennies: la mémoire de Prince a été célébrée jeudi par près de 20.000 fans rassemblés chez lui, dans le Minnesota, pour le seul hommage public voulu par sa famille.

Le concert qui s’est tenu près de 6 mois après la mort de l’icône de la pop d’une overdose accidentelle d’un puissant antalgique, a commencé avec une surprise: un mot de Barack Obama.

« Merci Prince pour toutes les grandes choses que tu as accomplies. Tu resteras dans nos coeurs pour toujours », a dit le président des Etats-Unis, un fan inconditionnel, dans un bref message vidéo.

Pas de commémoration larmoyante pour celui qui avait érigé le funk en art, mais plutôt une parade de chanteurs, des proches du « Purple one », qui se sont produits devant une mer de 20.000 fans dansant, parés de pourpre, la couleur fétiche du musicien.

Chaka Khan, qui a ressuscité sa carrière de reine du funk grâce à l’aide de Prince, a interprété son fameux « I feel for you » tout en introduisant sur scène Stevie Wonder, accompagnant le morceau à l’harmonica.

La légende vivante de la soul – que Prince admirait comme un exemple à suivre – s’est lancé avec Chaka Khan dans un autre morceau chaleureux et entraînant dont Prince avait le secret: « 1999 ».

Stevie Wonder a terminé sur « Purple Rain », sous une pluie de confettis pourpre. « Il me manquera à jamais », a-t-il affirmé, rendant hommage à Prince qui « aimait chaque être humain » et « avait tellement de projets pour faire un monde meilleur ».

Dans ce même esprit festif, l’ex-épouse de Prince et choréographe, Mayte Garcia, est venue exécuter une élégante danse du ventre sur scène, vêtue d’une jupe à imprimé léopard et d’un soutien gorge assorti, une épée en équilibre sur la tête.

La musique orientale qui rythmait la danse s’est ensuite métamorphosée dans le « 7 » de Prince.

Mayte Garcia ne s’est pas adressée à la foule mais son sourire rayonnant ne laissait aucun doute sur ses sentiments.

L’hommage musical à celui qui est considéré comme l’un des plus grands musiciens de ce siècle et du précédent a commencé avec son ami d’enfance, Morris Day. Celui-là même qui a incarné à l’écran le rival de Prince dans son long métrage culte « Purple Rain ».

Day, habillé d’un costume orange s’est lancé avec son groupe The Time dans « Jungle Love », sans doute son morceau le plus connu, que Prince avait co-écrit sous un pseudonyme.

Racines

La foule semblait surtout composée de fervents admirateurs venus en voisins, comme il sied à un artiste qui, bien que l’un des plus connus au monde, avait choisi de rester proche de ses racines et sa ville natale de Minneapolis.

Le style funk de Prince était ainsi devenu le « Minneapolis sound ».

C’est non loin de là qu’il est mort le 21 avril, dans sa résidence- studio d’enregistrement de Paisley Park. Sa famille a décidé de l’ouvrir au public et les premiers visiteurs ont pu y pénétrer la semaine dernière.

L’amour de Prince pour sa région natale contraste avec la relation distante d’un autre grand de la musique américaine et tout frais lauréat du prix Nobel de littérature, Bob Dylan. Lui aussi est né dans le Minnesota mais ne s’y rend que rarement.

‘Je dis merci…’

Les chanteurs Luke James et Bilal ont réussi le tour de force d’imiter l’inimitable: la voix de Prince, dans une interprétation de « Do Me, Baby ».

Ana Moura, chanteuse portugaise et protégée de Prince est passée de ses propres chansons à « Little Red Corvette », en saupoudrant l’une des chansons les plus emblématiques de Prince d’un peu de la nostalgie du fado.

La nostalgie est devenue tristesse quand une autre de ses protégées, Judith Hill, a entonné « The Cross », de l’album culte « Sign o’ the Times ». Une chanson ouvertement religieuse.

« Je sais que Prince est vivant, qu’il va bien, qu’il est heureux maintenant », a dit la chanteuse.

A la fin de sa vie Prince était actif parmi les Témoins de Jéhovah mais il avait son propre style de foi.

Dans une vidéo, projetée pendant le concert, Prince rejette la notion que la foi doit être basée sur la peur du péché: « je prie chaque soir. Je ne dis pas grand chose. Je dis juste merci ».

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