Critique

Resident Evil: The Mercenaries 3D

SURVIVAL HORROR | Superbe démo technique, Resident Evil: The Mercenaries 3D joue les apéritifs en attendant Resident Evil: Revelations. Le score n’atteint pas le sang pour sang.

SURVIVAL HORROR | E3 2010. Satoru Iwata, le président de Nintendo, brandissait Resident Evil: Revelations aux journalistes qu’il croisait en interview pour leur démontrer la puissance graphique de la 3DS, alors fraîchement annoncée. Plus d’un an plus tard, Resident Evil: The Mercenaries 3D concrétise le premier pas du célèbre survival horror de Capcom sur la nouvelle console 3D sans lunettes de Big N. Textures fines, monstres tentaculaires à l’animation détaillée, zombies par dizaines… comme Revelations (toujours en développement), The Mercenaries 3D se profile parmi les plus beaux titres 3DS du moment. Mieux encore: contrairement à certains blockbusters comme The Legend of Zelda: Ocarina Of Time 3D, jouer avec l’effet 3D poussé au maximum est ici envisageable.

Resident Evil: The Mercenaries 3D brille visuellement et se hisse donc sans peine parmi les meilleures réalisations techniques sur 3DS. Mais son approche ludique risque de laisser plus d’un fan de la saga zombiesque sur sa faim. En plaçant au centre des débats un mode de jeu accessoire croisé dans Resident Evil 4, Capcom tourne ainsi le dos à tout scénario et oublie l’approche aventure/puzzle propre à sa saga. Pas de complot scientifico-gouvernemental. Ni même d’énigmes à résoudre pour progresser dans The Mercenaries 3D. Le joueur se retrouve ici face à 5 chapitres et à une trentaine d’arènes de jeu n’ayant aucun lien entre eux.

High score, bad times

Tapissé de décors, de chimères et de zombies recyclés des 2 épisodes principaux de la génération PS2 et PS3, ce shooter vu à la troisième et à la première personne (respectivement lorsqu’on marche et qu’on tire) n’en demeure pas moins bien rythmé. Le pari de l’arcade est réussi. Si on ne prend donc pas la peine de gérer méticuleusement son inventaire comme dans les épisodes classiques de Resident Evil, Capcom a glissé pas mal de gimmicks à même de plaire aux amateurs de high scores. Serré par un timing limité à quelques minutes pour nettoyer chaque lieu visité, le joueur peut ainsi gagner de précieuses secondes en détruisant des cristaux planqués sur chaque map mais aussi en achevant les zombies à la main.

Dès le troisième chapitre, il n’est donc pas rare de se retrouver entouré d’ennemis claudiquants. Assez bêtes, ceux-ci sont toutefois capables de grimper aux échelles et de sauter dans le vide pour coller le joueur. De quoi pester plus encore contre le système de déplacement. Pataud, celui-ci ne permet pas de regarder autour de soi rapidement et facilement. Pas vraiment l’idéal non plus pour trouver une échelle ou récupérer des munitions à terre. Du reste, Capcom permet heureusement (et enfin) de tirer en marchant tandis que les demi-tours du héros aident. Nanti d’un mode coop en local ou Wi Fi sans surprise, Resident Evil: The Mercenaries 3D n’est pas mauvais en soi mais ne fait pas honneur à l’esprit de la série. Pas de quoi aider une 3DS récemment soldée par Nintendo et qui peine décidément à décoller.

Michi-Hiro Tamaï

Resident Evil: Revelations

Comme pour mieux souligner ses lacunes, Resident Evil: The Mercenaries 3D offre une démo du prochain Resident Evil: Revelations. Ce third/first person shooter au rythme plus lent entend revenir aux fondations de la saga via un huis clos oppressant criblé d’énigmes et planté à bord d’un navire infesté de zombies. A noter que Koushi Nakanishi et Tsukasa Takenaka, respectivement co-designer et scénariste de Resident Evil 5, sont aux commandes de ce titre prévu à l’automne sur 3DS.

M.-H.T.

Resident Evil: The Mercenaries 3D, édité et développé par Capcom, âge 18+, disponible sur Nintendo 3DS.

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