Réalité virtuelle: Vice veut transporter son public au coeur de l’info

Alice Speri pendant la marche de soutien à Eric Garner, à New York. Décembre 2014. © Vice News
Flora Eveno Stagiaire

Et si au lieu de regarder passivement les informations, le public les vivait? C’est le pari de Vice news.

La VR, ou Virtual Reality, est un système de simulation informatique qui rend possible l’expérience de réalité interactive immersive. C’est cette simulation, souvent utilisé pour les jeux vidéo et le cinéma (notamment avec l’Oculus Rift), que Vice veut mettre au service du journalisme et de son public.

La première expérience de ce genre, c’était en décembre dernier à la marche de soutien à Eric Garner, jeune tué par un policier à New York. Sur place, Alice Speri, la correspondante maison de Vice est présente comme beaucoup de journalistes. La différence, c’est qu’elle est filmée avec une caméra 360°, et le reportage est retransmis directement au public via l’application mobile VRSE (sur iPhone et Android). Muni d’un masque de réalité virtuelle, le spectateur de Vice est transporté au coeur de l’évènement. Il a, pour la première fois, la possibilité de regarder hors du champ classique d’une caméra de télévision. Il peut se détourner de la correspondante et privilégier la ferveur populaire de la manifestation. Une petite révolution pour l’information mais pour quel type de journalisme?

Fabriquer de l’empathie avec la technologie

Développé en partenariat avec les réalisateurs Chris Milk et Spike Jonze, ce projet de réalité augmentée a pour but de changer la posture du spectateur. De la passivité à l’activité, Vice veut bouger les lignes et son public. Direction le terrain, pour mieux comprendre. Transporté au coeur des évènements pour changer son regard. Chris Milk, embauché pour l’occasion, parle de « fabriquer de l’empathie avec les machines ». Fervent amateur de la VR, Chris Milk présentait dernièrement à l’ONU un documentaire immersif pour faire prendre conscience de la situation en Syrie. Le réalisateur américain veut créer une sorte de journalisme spectaculaire, émotionnel. Mais avec les émotions, le risque est le débordement, et ça pourrait ici se faire au détriment de l’information.

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