Rayman Legends, le passé recomposé

Rayman Legends © DR
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Avec ses airs de film d’animation, Rayman Legends pousse la 2D dans ses derniers retranchements. Un platformer anarchique, schizophrène et jubilatoire.

Elle explosait en plein vol, stoppée nette dans son évolution par les polygones des premières 32 bits, PlayStation en tête. En 1995, la 2D ne trouvait plus les faveurs des gamers. Cette année-là, Yoshi’s Island brillait avec ses animations spectaculaires et un style remarquable, tout en crayon pastel. Le jeu testamentaire de la Super Nintendo signait pourtant la fin de deux décennies de platformers biplans. Près de 20 ans plus tard, l’ultra réalisme 3D est la norme. Une poignée d’initiatives comme Muramasa: The Demon Blade (sur Wii en 2009) ou Rayman Origins essayent toutefois de reprendre les débats là où ils se sont arrêtés. Il y a deux ans, ce dernier dopait ainsi l’idée de platformer 2D jusqu’à le rapprocher d’un film d’animation.

Cette rentrée, Michel Ancel poursuit sa croisade néo-rétro avec Rayman Legends. Virevoltant toujours à 60 images par seconde en Full HD, le créateur phare de la french touch charge un peu plus encore ses animations inspirées de cartoons pour kids hyper actifs. On reste bouche bée devant ce tableau vivant. Débarrassé de l’humour pataud et prévisible des Lapins Crétins, Rayman y plonge en outre dans un imaginaire époustouflant, gorgé de références au cinéma.

Exécuter un ballet millimétrique pour échapper à des lasers au son d’une pseudo reprise du Thé à la Menthe de La Caution ravive ainsi le souvenir d’Ocean Twelve. De Vingt mille lieues sous les mers à du médiéval fantastique façon Tolkien, ce joyeux foutoir ne se prend pas au sérieux. Echapper aux flammes d’un barbecue de saucisses Tex Mex n’est toutefois pas forcément synonyme de facilité. Plus que la résolution d’énigmes et l’élimination d’adversaires aux airs de cornichon sous amphets, Rayman Legends demande surtout de courir et sauter avec précision.

L’hommage au Speedrun

Sprinter à la verticale, en évitant des ronces mortelles grâce à des sauts d’une paroi à l’autre. Essayer de saisir un bonus dangereusement placé lors d’une chute vertigineuse. Contourner une coulée de lave lors d’une ascension, portée par des courants d’air chaud. Les moments de bravoure se multiplient si bien que vers la fin du jeu, retenir par coeur la séquence complète d’un passage acrobatique devient la norme. Ce parti pris aux sensations oldschool se complète en outre d’un mode coop jouable jusqu’à quatre sur le même écran.

Joyeusement schizophrène, il pousse à aider et trahir. Chacun essaye ainsi de ramasser le plus de bonus possible au détriment de l’autre, en poussant par exemple un de ses amis dans la lave pour prendre de l’altitude. Pour que l’équipée sauvage survive, aider son prochain en le refaisant vivre est toutefois crucial. Un gnome vert volant se pose en outre, parfois, sur certains éléments du décor. Aux joueurs alors d’ouvrir le passage en appuyant sur une touche pour activer des mécanismes entre rondin de bois à lever et autre sol de fromage à dévorer. Mieux qu’un Festin nu derrière les joysticks.

Rayman Legends

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