Octodad: Danse avec les poulpes

Octodad: Dadliest Catch © Sony Computer Entertainment
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

PLATFORMER | Octodad: Dadliest Catch, sur PS4, est une fable moderne doublée d’une métaphore involontaire sur les affres des handicaps physiques.

La première présentation publique de la PlayStation 4 attirait les gamers en manque d’effets spéciaux sur le showfloor de l’E3, l’année dernière. Malgré une réalisation 3D surannée, Octodad: Dadliest Catch y déchaînait pourtant les passions à force de séances de jeu hilares. Son contexte non-sens hissait sans peine l’ex-projet étudiant (nominé à l’IGF) parmi les titres les plus mémorables du line-up de la quatrième console de salon du géant nippon. Car la prise en mains de son héros céphalopode mène invariablement à la catastrophe. La marche loufoque de John Cleese dans The Ministry of Silly Walks n’est pas loin…

L’air de rien, derrière sa référence explicite aux Monty Python, Octodad: Dadliest Catch met en fait en lumière la difficulté qu’ont les personnes handicapées à s’adapter à leur environnement et à cacher leurs faiblesses. L’intention de Young Horses ne relevait pas de la métaphore. Impossible pourtant de ne pas la ressentir. Car manettes en mains, diriger le poulpe ressemble à un exercice de marionnettiste ivre. Comme relié par des fils invisibles, chaque membre élastique (et collant) de ce père de famille middle class doit ainsi être déplacé séparément.

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Pêche miracle

Synchroniser ses tentacules pour saisir un objet ou se mouvoir avec fluidité relève donc de la gageure. Echapper à un maître sushi de supermarché au fil d’une course ubuesque tient du miracle. Préparer du café pour son épouse, dérober un paquet de céréales ou désherber un parterre de fleurs: les objectifs à priori simples de ce platformer teinté de quelques énigmes basiques prennent rapidement une dimension épique. Le jeune studio originaire de Chicago se joue avec talent des maladresses involontaires de son protagoniste pour glisser le gamer dans des situations jubilatoires. Aller chercher une pizza en orientant son corps entre les étagères d’un long frigo de magasin ouvre les rideaux d’un ballet ubuesque.

Ce gameplay des profondeurs qui demande de relire son environnement comme le ferait un skater ne s’essouffle jamais et regorge de bonnes idées. Mais Octodad: Dadliest Catch peine à tirer son expérience sur la longueur. Le titre qui ne dure que quelques heures laisse heureusement une emprunte durable sur les pads. D’autant que son pitch satirique entre american way of life, valeurs familiales et amateur de fruits de mer psychopathe fait mouche. Scarlett, journaliste et épouse d’Octodad, emmène ainsi ses enfants et sa moitié visqueuse dans l’aquarium de sa ville pour y mener une enquête. Cette dernière ne comprend pas la peur panique de son époux face à cette excursion. Les habitants de la bourgade ne réagissent, eux, que très mollement aux énormes maladresses du poulpe. Comme si de rien n’était… Mais personne n’est dupe.

  • ÉDITÉ PAR SONY COMPUTER ENTERTAINMENT ET DÉVELOPPÉ PAR YOUNG HORSES, ÂGE NC, DISPONIBLE SUR PC ET PLAYSTATION 4.

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