Ninja Thunes

Occupant le terrain vierge des hack & slash sur Vita, Ninja Gaiden Sigma Plus joue aux bouche-trous opportunistes, à défaut de God of War. Un périple ninja à la dure.

NINJA GAIDEN SIGMA PLUS, ÉDITÉ PAR TECMO ET DÉVELOPPÉ PAR TEAM NINJA, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION VITA. ***

C’est avec un talent fou que Tecmo exploitait la palette de couleurs limitée de la NES sur Ninja Gaiden en 1988. Ses décors pixélisés plantés entre jungle, ville et ruines offraient même une impression de profondeur bluffante. Deux décennies et une dizaine de volets plus tard, le jeu star de l’éditeur nippon atterrit sur la nouvelle Vita de Sony sans prouesse visuelle. La déception ne surprend pas puisqu’à l’image de nombreux titres actuels sur PSV, Ninja Gaiden Sigma Plus n’est pas une production originale. Son coeur vient en effet d’un épisode éponyme (amputé du Plus) sorti il y a 4 ans sur PlayStation 3, lui-même fruit d’un remake originaire de la première Xbox. Recyclez, y a rien à voir.

Avec ses environnements certes bariolés mais vides, Sigma Plus est donc loin du feu d’artifice graphique d’un Uncharted: Golden Abyss. Le hack & slash réconciliera toutefois les hardcore gamers face au tout-casual de la ludothèque PSV. Celui-là même qui contamine des titres comme WipEout 2048. Car Ryû Hayabusa, ninja voltigeur et assoiffé de vengeance, fait face à des ennemis et surtout des boss de fin de niveau coriaces.

Les combos d’attaques spéciales au sabre qui passent par 2 touches doivent donc être connus par coeur pour parvenir à faire diminuer la barre de vie des bad guys. Tout comme les gardes et potions qui devront être activées à la microseconde près, sous peine de Game Over, très fréquent même en mode normal. Sans oublier que les rebonds contre des murs hérités de l’épisode 2D originel sont toujours vitaux.

Clap Your Hands Say Yeah

Si le manque de nouveautés et la maîtrise graphique en berne de cette adaptation feront pester les habitués de la série, la Team Ninja aménage toutefois çà et là quelques gimmicks de prise en mains propre à la PSV. La caméra, toujours problématique dans les espaces confinés, se dirige ainsi via le joystick gauche de la console tandis que le gyroscope est mis à profit pour observer ses alentours ou viser à l’arc via une vue à la première personne. Si le pavé tactile arrière de la console se tapote également pour lancer des coups spéciaux, aucune de ces rénovations n’illumine réellement le titre. Pas indispensable donc.

Volontiers gore et tranchant, Ninja Gaiden Sigma Plus se joue toutefois sans déplaisir. Sur le chemin d’une vendetta que l’on suit distraitement au fil de cinématiques spectaculaires, les monstres défilent, tous efficaces. Démons baroques et ensanglantés, limules mutantes, tentacule aquatique à la bouche garnie de dents… Voir tout ce petit monde s’agiter au creux des mains réchauffe les doigts. Gare à l’entorse.

Michi-Hiro Tamaï

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