Horizon Zero Dawn : Into the wild

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Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

PEUPLÉ DE MACHINES ANIMALES FASCINANTES, HORIZON ZERO DAWN SE LÈVE À L’OMBRE DE FAR CRY 3 ET WITCHER 3. UN RENOUVEAU POST-APOCALYPTIQUE INSPIRÉ.

Horizon Zero Dawn

ÉDITÉ PAR SONY COMPUTER ENTERTAINMENT ET DÉVELOPPÉ PAR GUERRILLA GAMES, ÂGE: 16, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 4.

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Du succès de Fallout 4 au sous-estimé ReCore, le petit monde du jeu vidéo voue un culte sans borne aux univers post-apocalyptiques. Guerrilla s’est donc imposé un exercice doublement périlleux en se jetant à corps perdu dans Horizon Zero Dawn. Marié depuis cinq épisodes à la saga des Killzone, le studio amstellodamois y explore en effet un gameplay (le jeu de rôle) dont il n’est pas coutumier. L’équipe passée maître en FPS depuis treize ans devait également éviter les clichés du thème de la survie de l’humanité. Une question vitale face au brio des récents Metro 2033, Last of Us et autres NieR: Automata.

Adepte de designs futuristes élégants et affûtés sur Killzone, Guerrilla recycle son talent pour faire des animaux robotiques d’Horizon Zero Dawn son attraction principale. Crocodile géant, scorpions hauts sur pattes et autres bernard-l’hermite au cri inquiétant peuplent ainsi un open world où l’homme a perdu sa place dans la chaîne alimentaire. Hideo Kojima approuverait ce travail nettement plus subtil que celui de Michael Bay sur Transformers. Voir des machines biomimétiques fascinantes vaquer à leurs occupations dans des forêts, alpages et autres déserts sublimes remet l’émerveillement au goût du jour. Un sentiment rare derrière les manettes.

Osselets vs robots

Horizon ne se contente toutefois pas de sa plastique fascinante et superpose les couches narratives et les thèmes abordés. Au-delà des guerres de clans, la recherche de l’identité maternelle d’Aloy -ex-paria d’un village qui lui crache littéralement au visage- se confond ainsi avec celle d’une civilisation qui ne comprend pas d’où elle vient. Donnant lieu à des interprétations mystiques savoureuses, la technologie littéralement vivante de l’ancien monde menace toutefois la fragile humanité en place.

Si son propos s’essouffle quelque peu sur la longueur, le RPG hollandais met en place des ressorts ludiques qui, à défaut d’être originaux, fonctionnent. Nettoyer une zone « corrompue » par des monstres ou libérer des avant-postes ennemis au fil de plusieurs approches (frontales ou furtives) renvoie ainsi directement à Far Cry 3. Cueillir des plantes, trouver du bois et chasser des (vraies) bêtes sauvages à l’arc pour fabriquer diverses catégories d’équipements évoquent également la production d’Ubisoft. Mais elle n’est pas la seule référence brandie.

Impossible ainsi de ne pas penser à Witcher 3 lorsqu’au hasard d’un trajet à dos de bête mécanique, un inconnu en détresse siffle le gamer pour une mission secondaire. Si l’ombre de l’aventure polonaise plane également lors d’une enquête et d’un pistage de traces sur plusieurs kilomètres en pleine cambrousse, Horizon pose toutefois une poignée d’idées bien à lui. Le gamer peut ainsi afficher le chemin qu’empruntera un adversaire. De vraies parties de chasse où l’on essaie de manipuler des mouvements de troupeaux mécaniques crépitent également. Tout casser pour tout reconstruire? Guerrilla a bien réussi son pari.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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