Critique

Forza Horizon: tuning et rock’n’roll

© Microsoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

AUTOMOBILE | Copiant de façon éhontée le premier Test Drive Unlimited, Forza Horizon a l’insolence des tricheurs à qui tout sourit. Un road trip fluo et ado dans les plaines et les montagnes du Colorado.

Forza Horizon, jeu automobile édité par Microsoft et développé par Playground Game, âge 3+, disponible sur Xbox 360 (testé off line). ***

En informatique comme en automobile, les Japonais ont pillé puis amélioré les idées technologiques des Etats-Unis dans les années 70. Trente ans plus tard, Forza Motorsport inversait les rôles et copiait le mythique Gran Turismo édité par Sony. Cinquième épisode de la saga, Forza Horizon prouve que la série de Turn 10 peut s’affranchir de son maître pour prendre une autre direction. A priori du moins. Car si ce spin off développé par un nouveau studio tourne le dos à la compétition stricte, il prend de manière assez opportune un autre modèle en « grip ». A savoir Test Drive Unlimited dont le deuxième épisode -très décevant- a laissé une place béante au rayon courses en open world.

Comme Transformers l’avait fait avec Bumblebee et Sam, Forza Horizon tartine son scénario pour assouvir des fantasmes mécaniques adolescents. Glissant le joueur dans la peau d’un jeune adulte sans nom lancé dans une compétition motorisée au beau milieu d’Horizon, un festival rock, le jeu roule comme une série B que l’on suit avec un plaisir coupable.

Un papy mécanicien rassurant, un champion à détrôner, une coach bimbo flatteuse d’ego…: difficile d’étaler plus de clichés. Les seconds rôles amis/ennemis se résument à une galerie de hipsters en Ray-ban/capuche et de nerds en pulls à carreaux. Un parfait porte-à-faux pour un jeu de tuning qui programme sur ses radios Azari & III, Chromeo, The Hacker, Hot Chip, les Black Keys, les Stone Roses et Wavves.

Choc frontal

Ne cessant de répéter au joueur qu’il est le plus beau, Forza Horizon lui martèle également qu’il est le meilleur. Le gameplay assis sur un maillage routier grondant de bus et de voitures hétéroclites (mais sans piétons) déploie en effet un pilotage arcade permissif. Quasi aucun ralentissement en cas de choc frontal à 150 km/h. Forza Horizon joue également au Père Noël en balançant dans le garage du joueur des Subaru WRX Sti et autres Ford Mustang Boss 429 vintage dès les premiers défis remportés. Les crédits pleuvent aussi, permettant d’acheter par exemple une Hyundai Genesis pour booster ses performances tout en gardant un gros budget de réserve.

Le sens de l’effort et les choix cornéliens d’achat propres à un Test Drive Unlimited ou à un Gran Turismo s’évaporent dans ses paysages alpins, désertiques et citadins plantés au Colorado. Comme dans le jeu de Polyphony, Forza Horizon autorise aussi à tricher en course en rebondissant sur des adversaires lorsqu’on coupe un virage. Les défis sur terre battue ou sur bitume permettent en outre de rembobiner à volonté des gamelles pour recommencer une poignée de secondes avant.

Beau avec ses superbes cycles jour/nuit, dense et fluide, Forza Horizon n’est toutefois pas qu’une machine à rêves un peu niaise. Sa bonne humeur générale et son humour potache (comment expliquer ces courses ridicules contre des montgolfières?) masquent l’effet de copie carbone sur Test Drive Unlimited. Du positivisme américain à plein tube.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content