Critique

Far Cry 4, à bout de souffle?

Far Cry 4 © Ubisoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Perché sur les flancs de l’Himalaya, Far Cry 4 déroule son monde ouvert en altitude. Pas de quoi élever le first-person shooter qui gèle dans l’ombre de son aîné.

Périple tropical halluciné traversé d’un sous-texte inattendu s’exposant aux affres de la génération Y, Far Cry 3 a bien vécu. Le blockbuster d’Ubisoft (coiffé d’un Bafta pour son scénario) prouvait même qu’open world détaillé et vue à la première personne pouvaient cohabiter. Pour son quatrième épisode, le FPS quitte les rivages bleu azur du précédent opus et prend de l’altitude, au pied de l’Himalaya. Pour l’authenticité, une poignée de développeurs a même accompagné Vice sur les traces de la guerre civile qui a déchiré le Népal de 1996 à 2006. Initiative louable: trois documentaires de sept minutes seront publiés sur la Toile. Mais à leur image -un peu creuse-, Far Cry 4 et son Kyrat imaginaire (le Népal) ne font qu’effleurer le formidable potentiel géopolitique, social et religieux de la région. De retour sur ses terres d’origine pour y déposer les cendres de sa mère, Ajay, le héros du jeu, s’implique pourtant dans la rébellion locale avec force. Mais face à lui, Pagan Min, bad guy aux apparitions rares dans le jeu, emprunte la théâtralité fun et borderline de Vaas sur Far Cry 3. Déjà vu.

Face à ce dictateur à abattre, le Sentier d’Or avance avec deux leaders révolutionnaires aux politiques opposées. Un prétexte pour amener des choix de missions différents selon qu’on adhère à une opinion ou à l’autre. Ne changeant pas fondamentalement la géographie de l’aventure, l’approche colore gentiment les missions, tapissant le monde ouvert et montagneux particulièrement vaste du Kyrat. A ce sujet, une poignée de nouveaux véhicules dont une wingsuit et un gyrocoptère permettent d’y avaler les kilomètres. Mais l’expérience reste très similaire au volet précédent.

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War on Drugs

Brûler un champ de pavot évoque d’ailleurs l’arrosage au napalm des plans de cannabis du précédent volet. Certaines missions ont heureusement des moments d’illumination. Mention spéciale à certains passages jouant sur le manque d’oxygène en altitude et à ces chronos serrés liés à des portes et statues sacrées à défendre.

Intelligent et proposant toujours au joueur d’attaquer des camps adverses de mille et une façons, Far Cry 4 ajoute quelques cordes à son arc. L’escalade y fait son apparition via des grappins conférant une verticalité dans le level design. De nouvelles bêtes féroces dont des éléphants permettent de semer le chaos dans les bases ennemies. Pour le reste, l’approche ne se dépasse pas. On rôde et on observe les soldats rivaux à attaquer pour ensuite choisir un angle d’attaque, pétaradant ou discret.

Proposant également d’appeler des alliés, la superproduction de Montréal jette aussi quelques escarmouches au hasard des déplacements du joueur. Ce dernier peut y prendre part et, entre autres, se faire un remake d’une attaque de diligence. Un bon prétexte pour tester le nouveau mode pilotage automatique des véhicules du jeu qui permet de tirer tranquillement. Mais pas de casse du siècle en vue -à l’image de ce Far Cry 4.

  • ÉDITÉ PAR UBISOFT ET DÉVELOPPÉ PAR UBISOFT MONTRÉAL, ÂGE: 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3, PLAYSTATION 4 (VERSION CHRONIQUÉE), XBOX 360 ET XBOX ONE.
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