Critique

Dying Light: grimpe ou crève

Dying Light © Techland
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Dying Light n’est pas Fallout 3. Mais le FPS écorché se joue du « parkour » pour se hisser au-dessus d’un paysage ludique saturé de zombies.

La question de la condition humaine soulevée par Walking Dead résonnait avec force sur le jeu d’aventure éponyme de Telltale Games. Jusqu’ici, nulle production ludique n’avait pourtant retranscrit le péril insoupçonné et permanent qui empoisonne le quotidien de ses protagonistes. Le genre de retournement de situation qui en une fraction de seconde transforme une quête de provisions (a priori tranquille) en carnage, cerné de voraces. Sans lien avec la série culte de AMC, Dying Light se profile toutefois comme le premier first person shooter brossant avec talent ce sentiment de sécurité illusoire.

Pour mieux tromper le gamer, le nouveau monde ouvert des créateurs du sous-estimé Call of Juarez lui offre une palette de mouvements acrobatiques inédite pour un jeu vu à la première personne. Obligatoire pour survivre, le « parkour » amène par exemple le joueur à grimper à un poteau électrique pour ensuite tendre les bras, se jeter dans le vide et enfin s’accrocher in extremis à une poutre. L’opération, qui évite de tracer des itinéraires trop simples, se répètera des centaines de fois lors des missions à pieds dont regorge la cité en quarantaine d’Harran. Le tout pour une difficulté croissante pénalisant la moindre seconde d’inattention. A chaque coin de rue son claquement de dents.

Ascension extraordinaire

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Agent double parachuté au milieu d’un groupe de citadins survivants, Kyle Crane joue ici aux rois de l’escalade. Mais les indices visuels aidant à l’ascension restent volontairement plus pauvres que dans Mirror’s Edge. Mieux, se hisser sur le toit d’un bus pour échapper aux morsures est jubilatoire lors des premières missions -faciles- du jeu. Mais on déchantera vite. Des zombies sautant sur des toits qui ne lâchent pas leur proie même après une course-poursuite de 500 mètres. Des cadavres tuméfiés crachant leurs billes à distance. Left 4 Dead, sors de ce corps…

Loin de n’être qu’un platformer usant d’une démographie urbaine verticale et fouillée, Dying Light joue également la carte du jeu de rôle à la Fallout 3. La recherche de centaines d’items planqués y prend du temps. Tout comme le commerce et l’amélioration des armes qui passent notamment par le démontage d’objets trouvés en chemin. A coup de machette électrifiée et autre pelle militaire customisée, l’élimination de zombies est donc relativement facilitée pour qui s’implique dans cette activité.

Distrayant ses ennemis à l’aide de pétards ou de leurres sonores, Dying Light se joue donc tout en finesse. Ses combats au corps à corps du début laissent place aux armes à feu sans jamais pousser au carnage. La stratégie y est essentielle. D’autant que dès la nuit tombée, les morts-vivants gagnent en puissance. Au joueur donc de sécuriser certaines zones qu’il pourra utiliser comme avant-postes pour dormir. Far Cry 3 a inspiré ce gimmick. Dommage toutefois que le talent narratif du jeu d’Ubi ne déteigne pas ici. Une série B de plus, que le gameplay transforme en plaisir coupable.

Dying Light, first person shooter/open world édité par Warner Bros et développé par Techland, âge 18+, disponible sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.

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