Critique

Deadlight: morsures du passé

© Microsoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Deadlight mélange survival horror et platformer pour les nostalgiques de Prince of Persia et Another World.

ÉDITÉ PAR MICROSOFT ET DÉVELOPPÉ PAR TEQUILA STUDIO, ÂGE NC, DISPONIBLE SUR XBOX 360 EN TÉLÉCHARGEMENT SUR LE XBLA UNIQUEMENT. ***

Face à sa 2D tapissée de personnages ombrés en avant-plan, nombre de gamers ont comparé à la hâte Limbo à Deadlight. Les deux titres partagent de fait une direction artistique glauque et minimaliste rare dans le jeu vidéo commercial. Mais ce platformer tapissé d’énigmes déploie une identité graphique propre. Premier projet solo d’anciens développeurs de Blizzard Entertainment et Sony Computer Entertainment, Deadlight ajoute en effet une profondeur 3D en couleurs (pâles) sur son arrière-plan. De quoi parfois dérouler en parallèle de l’action principale des scènes épaulant la survie de Randall, le héros de ce survival horror. Et surtout rendre un hommage assez vibrant à Another World. Plus qu’à Prince of Persia.

Les plus vieux joueurs jetés dans les rues désertées et les souterrains grognants de Seattle remarqueront d’ailleurs çà et là des clins d’oeil à l’oeuvre maîtresse d’Eric Chahi. Non content de glisser un squelette en cage suspendue dans un de ses niveaux, le studio madrilène de Tequila Works opte ainsi pour un rythme de jeu souvent basé sur la course. Comme dans le génial Dead Rising (en 3D, lui), inutile d’espérer éliminer tous les zombies à l’écran. Le joueur peut à peine se débattre, tirer quelques balles chétives au revolver et jouer de la hache pour trancher des morts-vivants. Si contrairement à un Dead Island, celle-ci est indestructible, le studio a eu la très bonne idée de limiter le nombre de coups possibles en prétextant un essoufflement de son héros. Dommage toutefois que cette idée ne soit pas davantage exploitée.

Jump Style

Hérissé de décors industriels battus par des orages, Deadlight met en effet la priorité sur une approche platformer teintée d’énigmes. Les sauts acrobates où l’on s’accroche in extremis sur une corniche ou un toit pullulent. Tout comme les jeux d’interrupteur sur des champs électriques et autres caisses à déplacer, utiles par exemple pour atteindre une échelle. Proposant de détourner l’attention des morts-vivants en sifflant, la production espagnole sous-exploite malheureusement toutes ces bonnes petites idées. On est donc loin, très loin des puzzles retors de l’Odyssée d’Abe.

Comme le récent Dead Rising, Deadlight pense qu’une attaque zombie amènera également son lot de psychopathes (non zombies). L’occasion rêvée pour le platformer de passer à la vitesse supérieure en jetant le joueur dans un labyrinthe souterrain détenu par le « rat ». Encrouté de mécanismes entendus s’activant au lance-pierre, celui-ci élève abruptement la difficulté anecdotique du titre. Difficile de comprendre où les développeurs ont voulu en venir. Handicapé par une prise en mains quelque peu brouillonne qui souffre d’une latence à l’écran, Deadlight n’en demeure pas moins une expérience narrative et esthétique unique. Dommage que par ces jours de chaleur et faute de situations réellement terrifiantes, il ne fasse frissonner personne.

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