Assassin’s Creed, le piège en eaux troubles
Assassin’s Creed IV: Black Flag vogue dans le sillage du précédent hit d’Ubisoft. Un voyage dans les Antilles du XVIIIe siècle, dense mais déjà vu.
Des eaux turquoises de l’Asie du sud à celles des Caraïbes, Ubisoft aime planter ses blockbusters dans des paysages de cartes postales. Explorer les fonds marins antillais du nouvel Assassin’s Creed IV: Black Flag renvoie ainsi invariablement à l’esthétique bleu azur de Far Cry 3. Mais aussi à une partie de son gameplay. Plusieurs développeurs de ce dernier ont d’ailleurs travaillé sur le jeu au pavillon noir. Plonger, éviter des requins mortels, harponner une baleine pour augmenter sa capacité de transport d’items, analyser une carte à la recherche d’espèces rares…: les similitudes ludiques des deux titres restent heureusement anecdotiques.
Sixième épisode principal de la saga des Assassin’s Creed -hors DLC-, Black Flag a surtout la très bonne idée de creuser ses combats navals, nouveauté ludique qu’AC III ne développait pas outre mesure. Aux commandes -toujours aussi arcades- d’un navire, le joueur améliore ainsi entre deux missions obligatoires les capacités offensives et défensives de son bâtiment. Le tout pour, par exemple, balancer des tonneaux à l’arrière ou tirer vers l’avant. Cette customisation étendue influera d’ailleurs sur les actions en cas de rencontre impromptue avec une autre embarcation.
Demandant de savoir discerner les proies des dangers potentiels, la production made in Montréal offre également le choix de la destruction totale de son adversaire ou de l’abordage, avec des combats sur le pont à la clef. Loin d’être neufs, ces derniers prennent toutefois une autre dimension tant la carte maritime à découvrir est vaste et criblée d’archipels -parfois très utiles pour se cacher et préparer une attaque surprise.
Mise en abîme (sous-marine)
Loin d’être une coquille vide, la trame d’Assassin’s Creed: Black Flag oeuvre, comme ses prédécesseurs, en déployant deux réalités parallèles. Dans le présent, le joueur se glisse ainsi dans la peau d’un nouvel employé d’Abstergo Entertainment, société proposant des voyages virtuels en immersion totale, façon souvenirs implantés de Total Recall. Le recyclage à des fins récréatives de l’Animus (interface de labo permettant de vivre les souvenirs d’un individu sur base de son ADN) suscite la curiosité, notamment pour sa mise en abîme du vrai travail des développeurs d’Ubisoft.
De l’autre côté du miroir (numérique), corsaires, pirates et nations s’énervent sous les yeux d’Edward Kenway, faux bad guy endossant illégitimement le costume d’un Assassin. A l’image de Barbe Noire, les personnages croisés épaississent l’aventure sans que l’on s’y attache plus que ça. L’éternel conflit entre Assassins et Templiers semble de fait plaqué à la hâte sur ce contexte pourtant très bien documenté. Les terrains de jeu urbains (Nassau, la Havane et Kingston) répondent aux plantations, jungles, forts et autres ruines Maya sans faute de goût. Mais l’ensemble déroule des phases d’infiltration, d’escalade et de combat suivant scolairement la voie du précédent opus. Black Flag, ce DLC formidable…
Assassin’s Creed IV: Black Flag
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