CAMÉRAMANCOTÉ (HOLLYWOOD LUI FAIT LES YEUX DOUX DEPUIS LE CARTON DE RUNDSKOP), NICOLAS KARAKATSANIS EXPOSE SES PHOTOS À LA GALERIE BRUXELLOISE ALICE.

Il faut d’abord réussir à l’attraper. Quand on joint Nicolas Karakatsanis, il décroche le téléphone depuis Los Angeles, étape d’un trip américain de trois semaines, commencé à New York et qui se terminera du côté de San Francisco. « Un boulot pour une publicité. » Le côté alimentaire de la Force… Changement de décor trois ans plus tôt: la première fois qu’on rencontre le caméraman/photographe, c’est dans l’agitation urbaine de Kinshasa, pour le tournage-commando de deux clips de Baloji. Avec Nicolas Karakatsanis, la musique n’est d’ailleurs jamais très loin: il a financé l’album de The Hickey Underworld et celui des potes de Drums Are For Parades, deux galettes de rock sauvage et bruyant. Brutes de décoffrage. C’est d’ailleurs peut-être bien cet aspect qui résume le mieux la trajectoire, éclatée, du bonhomme. Le geste juste, la priorité donnée à l’énergie de l’instant. « Quand je prends une photo, je ne fais qu’un ou deux clichés. Sinon, par la suite, vous avez souvent trop de choix. Je n’ai pas envie de perdre de temps avec ça. Je ne veux pas faire de choix intellectuel, il faut que ça vienne du ventre. »

Né en 1977, à Anvers, Nicolas Karakatsanis est passé par la section cinéma de Sint-Lucas à Bruxelles, avant de filer bosser dans une boîte de post-production à Berlin. Depuis, il alterne pub, clip, long métrage (celui de son frère Dimitri, Small Gods, mais aussi le carton Rundskop), auxquels vient s’ajouter la photo, dont il abreuve son blog The Skeleton Herald. « Je commençais à voyager pas mal, je voyais plein de choses. Le blog permettait de stocker toutes ces images. Petit à petit, ce qui me servait surtout de mémoire est devenu une vraie passion. J’ai découvert une forme d’expression plus libre. Contrairement à mon boulot de caméraman, la photo me permet d’aller vers plus d’abstraction. » Il a également collaboré avec l’artiste plasticien Michael Borremans. Ce n’est pas tout à fait un hasard. « Plus qu’un sujet en particulier, ce qui m’intéresse dans la photo est de simuler une ambiance picturale. Quelque part, je suis un peintre raté(rires) . » La preuve en cinq photos, choisies et commentées par l’intéressé.

EXPOSITION ADJUSTING INFINITY, DU 22/11 AU 21/12, ALICE GALLERY, 1000 BRUXELLES. WWW.ALICEBXL.COM

WWW.THESKELETONHERALD.BLOGSPOT.BE

TEXTE LAURENT HOEBRECHTS

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