Who’s the king? – Les sept vies d’Elvis

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Il a vendu plus d’un milliard de disques, était encore en tournée 35 ans après sa mort (merci les concerts virtuels), compte 85 000 sosies à travers le monde et rapporte plus que Sinatra, Lennon et Bowie réunis. Elvis Presley n’avait pas usurpé son surnom de King. Sa vie sonne ni plus ni moins comme une tragédie shakespearienne. C’est en tout cas le point de vue du réalisateur David Upshal ( The Hip Hop Years, Windrush…), qui tire le portrait d’Elvis comme aurait pu le brosser le génial dramaturge. En sept parties et autant de périodes de vie. Il y a d’abord le frère jumeau mort à la naissance, l’enfance misérable pendant la Grande Dépression avec les Noirs à Tupelo, tout en bas de l’échelle sociale dans l’Amérique ségrégationniste. Puis évidemment la rébellion adolescente dont il deviendra un symbole grâce à Sam Phillips et aux studios Sun qui ouvrent leurs portes aux Noirs et aux Blancs défavorisés. Upshal se penche ensuite sur son passage par l’armée et sur le chanteur subversif réapparu sous la forme de l’Américain moyen en uniforme. Respectabilité, come-back improbable. Il poursuit avec le has-been lessivé de Las Vegas accro aux médocs. Ses deux mois par an dans la capitale mondiale de la cupidité, où il devient une caricature de lui-même…

 » Quelle est la pire chanson d’Elvis que vous ayez enregistrée? »  » Oh bon sang, il y en a trop. Je ne sais plus« , répond l’un de ses collaborateurs. C’est l’un de ses plus grands mérites: Les sept vies d’Elvis n’est pas un documentaire hagiographique. Pour raconter le roi du rock’n’roll, Upshal est parti à la source. Il a rencontré ses amis d’enfance, ses camarades de classe, ses anciens musiciens… On y croise l’auteur/compositeur Mike Stoller, une religieuse bénédictine qui a joué avec Presley au cinéma, son coiffeur personnel (sur onze films) ou encore son garde du corps et chef de sécurité. La place de l’Église dans sa vie, ses déhanchements lascifs et vulgaires, l’opulence dont il fait profiter sa mère et l’encadrement nauséabond du Colonel Parker… Certaines interviews ont beau être dénuées d’intérêt, le docu d’Upshal donne une idée assez précise et riche de la vie du King. One for the money, two for the show…

Documentaire de David Upshal.

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