Pour faire atterrir son premier album, Aeroplane a fait confiance à Bertrand Burgalat. La cerise sur le gâteau…

Paris. Quartier de Clichy-Batignolles. On retrouve Bertrand Burgalat, dans un petit troquet, à côté de la gare de Pont-Cardinet. « L’embuscade »… Tout un programme pour celui qui, dans le paysage pop français, a toujours fait office de franc-tireur, chanteur-compositeur dandy, patron de label (Tricatel), et producteur polymorphe (de Michel Houellebecq à Christophe Willem)… C’est en se rappelant le boulot réalisé avec Robert Wyatt qu’Aeroplane a pensé à Burgalat. « Je sentais qu’ils étaient fascinés par des trucs que j’aimais bien, mais qui étaient vicieux, à la limite du mauvais goût, explique le Français. La disco italienne, des groupes comme Rah Band (Clouds Accross The Moon), des tubes comme ça. J’ai essayé de réfléchir à ce que je pouvais leur apporter.  »

Pour l’enregistrement, Bertrand Burgalat leur propose de bosser essentiellement dans le studio d’un ami, à Toulouse. « Il était situé tout près de la gare Matabiau, qui n’est pas le quartier le plus sélect, disons. Dès le départ d’ailleurs, cela a mal commencé. La maison de disques avait loué un hôtel via Internet, qui avait l’air très bien. A l’arrivée, on est tombé sur une ruine. Le bâtiment allait être complètement refait. Ils avaient tout laissé pourrir. Après 2 jours, en passant dans la rue Bayard, qui est la rue de la prostitution à Toulouse, on est tombé sur une réceptionniste super sympa qui nous proposait de venir là. Le lendemain, on débarque. A la place de la réceptionniste, on tombe sur une espèce de mafieux: il ne lui manquait plus que les chaussures bicolores! (rires) Au milieu de tout ça, ils étaient marrants, les 2 loulous de Charleroi. Je les ai trouvés vraiment attachants. Le studio c’est vraiment un lieu de proximité où l’on peut rapidement se prendre en grippe. Mais je me suis bien marré. »

Wall of sound

En studio, les rôles sont distribués. « Ils étaient mystérieux, parce qu’il y en avait un qui jouait tout le temps -Vito-, et l’autre -Stephen- qui lui parlait, lui donnait des conseils, mais ne touchait aucun instrument. «  Au milieu, Burgalat souffle bien l’une ou l’autre idée d’arrangement. Mais « personnellement, j’ai tendance à mettre énormément de choses en arrière-plan, qu’on n’entend pas toujours. J’essaie par exemple de ne jamais avoir 2 instruments qui jouent la même note. Eux, c’est l’inverse: ils ont besoin d’empiler des instruments qui jouent à l’identique! » Cela étant dit, l’enjeu principal reste ailleurs: plus qu’un apport technique, Burgalat cherche à rassurer le duo sur ses capacités. « Quand ils bossent sur la musique des autres, pour un remix par exemple, ils ont une sorte de grâce parce qu’ils ne se posent pas les mauvaises questions. Mais avec leur propre truc? A tous les coups, ils vont vouloir prouver des choses, montrer que ce sont des bons musiciens… Je me suis dit que j’arriverais peut-être à leur éviter certains écueils psychologiques, en leur donnant assez confiance en eux. « 

L.H.

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