Une partie de badminton

Après avoir goûté aux mirages du monde littéraire parisien, Paul Lerner, 45 ans, connaît une passe difficile. Ses derniers livres n’ont emballé ni la presse ni les lecteurs et il lui faut désormais envisager une reconversion. De retour sur la côte bretonne, il gratte un emploi « inespéré » dans le canard local – « Et puis quoi, tu n’es pas Faulkner non plus. » Ce ne sera pas le seul revers à négocier: sa vie conjugale prend l’eau et la marée lui ramène des oursins plein les poches. Entre la liaison de sa compagne, la fugue de sa fille et cette impression constante d’être suivi, « il était pourtant prévenu: un jour ou l’autre on doit négocier avec la loi de l’emmerdement maximum. » Olivier Adam ( Je vais bien, ne t’en fais pas, Des vents contraires) renvoie son double romanesque dans les filets de la côte d’émeraude. Si certains revers liftés laissent poindre un zeste d’humour acide, ceux-ci sont régulièrement noyés dans l’amertume. Ainsi, cédant volontiers à une inclinaison tristounette, le rythme des échanges s’enlise au milieu des marqueurs de l’époque (Netflix, Macron, les campements de réfugiés). Manquant de souffle avant de se réveiller sur la fin, le livre nous laisse une impression d’abandon, de match nul. Penser à muscler son jeu!

D’Olivier Adam, éditions Flammarion, 384 pages.

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