Une femme que j’aimais

Au départ, le narrateur (Claude) entame une quête, celle d’un secret intime non divulgué. Sa tante, la belle Adrienne, est morte inopinément, la nuque fracturée, sans avoir pu briser le silence qui la hantait. Il appartient donc au neveu de remonter jusqu’à l’enfance de sa tante pour élucider le mystère dont elle ne lui a laissé que quelques photos. Solitaire, indécis, frustré de n’avoir jamais aimé, si ce n’est en rêve, Claude va tenter de donner un sens à sa vie terne en exploitant le passé. L’occasion, pour le Belge Armel Job, de camper quelques personnages pittoresques tel le « vieux Norbert », cafetier du fameux Cabaret vert. Les amateurs de belgitude apprécieront la couleur locale du Borinage avec sa soupe au pois du samedi et ses petites vieilles derrière les rideaux… Ils revivront les heures sombres du Bois du Cazier, la première vague d’immigration italienne et le fossé qui sépare la bourgeoisie bien-pensante de la classe ouvrière. Mais même si Job entretient un certain suspense, le sujet peut sembler banal et les rebondissements disparates. Surtout, à vouloir trop en dire, le récit lasse. Quand chaque phase d’une enquête est décrite de manière exhaustive, sans laisser au lecteur le pouvoir de mener ses propres investigations, hasardeuses ou avérées, l’intérêt s’émousse. Quant au style, trop de proverbes éculés et des jeux de mots indigestes alourdissent le récit.

d’Armel Job, Éditions Robert Laffont, 298 pages.

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