Une complication, une calamité, un amour

Un village, une villa, un mort souriant sur sa brosse à dents… Un patient psychiatrique échappé d’un asile déserté par les médecins observe l’étrange danse de mort qui se déroule dans et autour de la mystérieuse demeure, où un couple de nouveaux locataires emménage très vite. Ils se retrouvent surveillés par un certain monsieur Prévert, qui se révèle être un poète de la gâchette et l’assassin du défunt, Samuel Blank. Novella qui se voudrait une sorte de Pulp Fiction version partie de campagne, Une complication, une calamité, un amour de Véronique Bizot mêle au théâtre des apparences elliptiques coups de foudre, de fusil et de théâtre justement. L’absurdité de la vie des « normaux » se mêle à la clairvoyance attribuée au « malade mental » qui a tout vu et raconte cette histoire. Mais les phrases longues et rythmées qui cadencent ce récit court ne peuvent ôter le sentiment d’une oeuvre fabriquée: comment croire justement qu’un patient psychiatrique aurait tout observé, tout entendu, prenant ainsi la place de l’écrivain démiurge qui ne peut, dans les moments d’absence de son narrateur erratique, qu’écrire très artificiellement  » imaginons que » et  » faisons comme si« ? En optant pour l’angle « diagonale du fou », la crédibilité de cette histoire vire au flou.

de Véronique Bizot, éditions Actes Sud, 80 pages.

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