Un monde terrible et beau

 » Un monde terrible et beau« , c’est par exemple vivre entouré d’arbres et d’oiseaux mais pas loin de survivalistes surarmés. C’est s’occuper d’une grabataire gentille mais qui perd la boule et ne vous reconnaît jamais. C’est travailler au sein d’une « assoc' » militant pour la non-violence et se faire taper dessus par les flics lors de manifestations. C’est, enfin, vouloir un enfant dans un monde chaotique à l’avenir incertain. C’est en tout cas le souhait le plus cher d’Hannah et Johnny, qui vivent dans une caravane au milieu des bois en attendant la construction d’une vraie maison. Pendant qu’Hannah est en ville, entre son boulot d’infirmière, la préparation d’une manif et son collectif antifasciste, Johnny s’allume une bonne pipe d’herbe et commande du bois sur Internet. Le soir, ils se retrouvent et font l’amour après le dîner. Le ton monte lorsque la présidente de Humans Against All Violence se fait arrêter arbitrairement et que le pote survivaliste de Johnny lui fourgue une arme dans les mains. Eleanor Davis joue parfaitement avec les paradoxes d’une société qui voudrait que tout soit noir ou blanc, à l’image de cette fliquette rigolote et de cette militante obtuse. Avec intelligence, l’autrice nous parle de gens qui tentent de trouver un sens au monde qui les entoure et les force à rêver un avenir meilleur.

Un monde terrible et beau

D’Eleanor Davis, éditions Gallimard, 152 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content