J.C. CHANDOR SE RÉVÈLE DANS UN 1er FILM QU’IL A VOULU TRÈS BIEN DOCUMENTÉ, LUI QUI VIENT DU CINÉMA DU RÉEL.

Son physique de quarterback d’une équipe de football américain, et sa mèche charmeuse sur un visage d’All American Boy, n’empêchent pas J.C. Chandor d’assumer le discours d’un intellectuel maître de ses dossiers. Le jeune metteur en scène de Margin Call, révélé au Festival de Sundance avant d’être sélectionné en compétition à celui de Berlin, connaissait bien le milieu décrit par son film, son père ayant travaillé plus de 30 ans chez Merrill Lynch!  » Je me suis documenté précisément, pour que tout puisse être ressenti comme authentique, commente le réalisateur, mais en même temps je n’ai pas voulu noyer le spectateur sous une vague incessante de chiffres. » C’est l’humain, autant si pas plus que l’économique, dont il se souciait prioritairement,  » car ce qui se joue à l’écran, et plus largement dans cette crise financière, c’est la vie ou en tout cas le niveau de vie de gens comme vous et moi… Et cela n’est pas fini, très loin de là! »

 » Je voulais absolument faire ce film, alors j’avais écrit le scénario de telle manière qu’il puisse être tourné pour moins d’un million de dollars. Des années d’expérience dans la publicité et surtout dans le documentaire m’ont appris ce que coûtent les choses. Et j’aime écrire en me posant des contraintes, j’aime savoir quelles sont les limites et puis jouer avec elles« , explique Chandor qui ajoute en riant avoir conçu son script initial  » comme un film de sous-marin, avec des personnages prisonniers d’un lieu unique, le huis clos étant la moins coûteuse des situations dramatiques… » Si le budget alloué à Margin Call a augmenté, ouvrant par là même des possibilités bien plus grandes, c’est grâce aux comédiens de renom qui ont peu à peu rejoint le film.  » Comme aucun d’entre eux ne se montrait gourmand, nous avons tout de même pu rester dans un budget très raisonnable de 3 millions« , conclut le réalisateur, encore émerveillé de l’engagement de ses interprètes, même prestigieux, tous plus intéressés par la qualité du projet que par leur cachet. Et d’ironiser sur un budget  » inférieur au bonus annuel de certains banquiers« , comme sur le fait que le plateau d’un immeuble de bureaux dont il a pu disposer pour tourner  » avait été libéré par un hedge fund en déconfiture… »

L.D.

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