LA CINEMATEK CONSACRE UNE SUPERBE RÉTROSPECTIVE À VINCENTE MINNELLI, L’ENCHANTEUR.

Comment aimer le cinéma sans aimer Vincente Minnelli? Par-delà son apport décisif à la comédie musicale, ce réalisateur au sens esthétique extraordinaire a su porter le style à sa quintessence dans de nombreux films souvent très différents par le genre, le propos, mais habités chacun d’une incroyable richesse formelle. A l’occasion de Mons 2015 et de la diffusion d’une nouvelle version restaurée de Lust For Life (La Vie passionnée de Vincent Van Gogh), la Cinematek propose de mars à mai une vaste et passionnante rétrospective de l’oeuvre « minnellienne ». Une occasion idéale pour (re)découvrir la filmographie de celui qui grandit à Chicago dans un milieu artistique (un père directeur de théâtre, une mère comédienne) avant de gagner New York et de signer ses premières mises en scène au Radio City Music Hall puis sur les planches de Broadway. C’est en 1940 que la puissante Metro-Goldwyn-Mayer invite à Hollywood celui dont le succès scénique des Ziegfeld Follies avait attiré l’attention. Et c’est fort logiquement qu’un « musical » lui sera proposé comme première réalisation. Cabin In The Sky ayant pour particularité d’être entièrement interprété par des acteurs, chanteurs, danseurs et musiciens afro-américains…

Flamboyance

La MGM allait trouver en Minnelli le relais parfait de ses ambitions d’incarner plus que tout autre studio la comédie musicale. L’irrésistible Meet Me In St Louis (1944) faisant un premier triomphe public et critique. Dans le rôle principal, une jeune comédienne rayonnante: Judy Garland. Laquelle allait devenir l’épouse du cinéaste (1). Vincente Minnelli s’entoure des meilleurs compositeurs et paroliers, des meilleurs collaborateurs artistiques, et il bénéficie d’un Technicolor à la palette sublime. Les chefs-d’oeuvre vont pouvoir s’enchaîner, The Pirate en 1948, An American In Paris en 1951, The Bandwagon en 1953 et Brigadoon l’année suivante. Des sommets de la comédie musicale, entre lesquels le réalisateur trouve le temps de signer d’autres films populaires comme la comédie Father of The Bride, un remarquable essai d’adaptation littéraire (Madame Bovary d’après Flaubert) et un mémorable tableau des moeurs hollywoodiennes avec The Bad And The Beautiful, un de ses tout meilleurs films. En toute circonstance, Minnelli sait allier l’élégance du style à la force d’émotions qu’il fera encore flamboyer dans Gigi (1958), Some Came Running (la même année) et Two Weeks In Another Town (1962). Un des trois films dont l’interprète principal sera son Van Gogh, Kirk Douglas.

(1) LIZA MINNELLI EST LA FILLE DE CE COUPLE PRESTIGIEUX. SON PÈRE LA DIRIGERA DANS LE TARDIF ET MINEUR A MATTER OF TIME EN 1976.

– DU 24 MARS AU 16 MAI, À LA CINEMATEK (9 RUE BARON HORTA, 1000 BRUXELLES). WWW.CINEMATEK.BE

L.D.

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