HISTOIRE DE JOUETS, TER – OÙ L’ON RETROUVE WOODY, BUZZ ET LEURS AMIS CONFRONTÉS AUX AFFRES DE LA SÉPARATION EN UNE SUCCESSION D’AVENTURES MOUVEMENTÉES…

DE LEE UNKRICH. AVEC LES VOIX DE TOM HANKS, TIM ALLEN, JOAN CUSACK. 1 H 43. DIST: DISNEY.

Des nombreuses pépites produites par les studios Pixar, Toy Story reste peut-être la plus exemplaire: sorti au milieu des années 90, le film de John Lasseter révolutionnait le cinéma d’animation, qu’il propulsait à l’âge des images de synthèse, non sans déployer des émotions et un humour enfants et adultes admis, en une formule qui allait faire florès. Quatre ans plus tard, en 1999, un Toy Story 2 rompait avec la malédiction des suites inférieures à l’original, amenant la saga vers de nouveaux sommets, ou plus précisément, « vers l’infini et au-delà », suivant l’expression chère à Buzz l’Eclair…

Sic transit gloria mundi: une décennie plus loin, voilà Woody le cow-boy, Mr Patate, Zig-Zag et les autres oubliés dans un coffre, quand ils n’ont pas disparu pour de bon, comme Siffly ou la Bergère. Les perspectives sont plutôt sombres puisque, avec le départ de Andy pour l’université, ce sera au mieux le grenier, au pire le camion-poubelle, à quoi le scénario de Toy Story 3 substitue une alternative séduisante sur le papier, la crèche Sunnyside. Le paradis des enfants ressemble toutefois à s’y méprendre à un bagne pour jouets, quelques caïds à la solde de l’ours Lotso y faisant en outre régner la terreur. Si bien que nos infortunés camarades n’auront de cesse de s’en évader…

Produit d’appel

C’est avec une curiosité mêlée d’appréhension que l’on attendait ce troisième volet des aventures de Woody, Buzz et leurs amis, craintes que ne dissipe pas totalement cette nouvelle fournée. Certes, le film brasse les sentiments intenses et profonds qui faisaient le prix des 2 épisodes précédents, et qui valent au spectateur quelques moments d’anthologie -la scène de la séparation d’avec Andy, en particulier, charrie son lot de pure émotion. Mais, plus orienté vers l’action que ses prédécesseurs (avec là encore quelques morceaux de bravoure, comme dans l’incinérateur), et se dispersant par ailleurs au gré d’intrigues secondaires (Barbie trouve son Ken) comme de gimmicks incertains (Buzz l’Eclair en version hispanique), le film peine à soutenir la comparaison avec ceux-là: si Toy Story 1 et 2 tutoyaient la perfection, le 3 s’en tient, pour sa part, à une fort estimable qualité d’ensemble.

Aux bonus du DVD (parmi lesquels le formidable court métrage Day & Night de Teddy Newton), l’édition Blu-ray en ajoute d’innombrables. Attention bienvenue, le menu les décline en mode familial (léger) ou fan (copieux), voire, au besoin, en fonction du temps disponible. Des riches commentaires audio en anecdotes maison savoureuses, en passant par la conception du prologue (réminiscent, à l’origine, des films de Sergio Leone) et d’autres scènes, il y en a pour tous les goûts et de toutes les formes. Jusqu’à faire de ce TS 3 un produit d’appel pour la gamme de jouets assortie (l’aventure de Thinkway toys est une authentique success story à l’américaine, apprend-on), voire encore les parcs d’attraction Disney…

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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