Tout ce que je sais du temps

Après des romans à l’imagination à dévisser les toitures (dont le fascinant et onirique Atlas des reflets célestes, quatrième traduit en français), Goran Petrovic-qui compare notre monde  » à un endroit où l’on ne fait que reprendre son souffle pour la littérature« – s’inscrit ici dans un registre qui tient davantage du microcosme intime et de la réflexion philosophique. D’un ami d’université désargenté qui va finir par devenir professeur d’estime pour les riches de ce monde jusqu’à en perdre la sienne ( Trois automnes et le tout début d’un hiver) à une excursion -non sans obstacles- à Matarouchka Bania fomentée par des garçonnets pour aller voir une femme nue (en réalité, la sculpture d’une nymphe dans une fontaine), cette dizaine de nouvelles (écrites sur une période de 20 ans et sélectionnées par le traducteur) sont prétexte à s’interroger sur ce qui nous meut, ce qui sera consigné comme souvenir valable dans l’album de photographies et à quoi il est bon ou non de consacrer ses précieuses secondes. Drolatiques ou douces-amères, elles résonnent comme des confidences qu’on glanerait d’un interlocuteur au zinc, le spirituel en plus.

De Goran Petrovic, éditions Notabilia, traduit du serbe par Gojko Lukic, 208 pages.

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