The Saxophones

« Eternity Bay »

Dans le rayon pop classieuse et chansons ténébreuses, il faudra songer à ranger The Saxophones. En 2018, Alexi Erenkov et Alison Alderdice avaient sorti un album aux charmes délicats et délicieux qui célébrait leur bonheur conjugal. Avec Eternity Bay, toujours flanqué du bassiste Richard Laws, le couple remet une couche de spleen distingué. Voix grave et douce, arrangements élégants… Erenkov, qui a étudié le saxophone, la flûte et la clarinette, et sa batteuse et psychologue de femme savent y faire. Sur la pochette de leur disque, les tourtereaux se promènent les pieds dans l’eau. C’est que pendant sa confection, coincée entre la naissance de leurs deux enfants, ils se sont laissé bercer par Caetano Veloso, Jonathan Richman et Chico Buarque. Pop de chambre, jazz west coast, exotica, folk lustré… Le groupe californien a soigné ses mélodies et leur habillage. Mixé par Noah Georgeson (Devendra Banhart, Joanna Newsom et tant d’autres), Eternity Bay est une invitation au voyage. Vol de nuit. Siège en première classe. Pensez Adam Green (le crooner, pas l’anti-folkeur), Tindersticks, Richard Hawley, Cigarettes After Sex. Ajoutez une touche de Nick Drake dans les arrangements et regardez par le hublot vers la Scandinavie (direction Sondre Lerche, Erlend Øye)… Eternity Bay est un album de lovers. Une collection de chansons qui ont du style, plairont aux fans de Sinatra et aux nostalgiques d’époques qu’ils n’ont pas connues.  » It’s so easy to stay where we are, it’s a miracle anything ever changes« , chante Erenkov de sa voix rassurante. Le genre de disque qui réconforte tout en s’interrogeant sur le sens de l’existence. Un exploit en soi.

Distribué par Full Time Hobby/Konkurrent.

8

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