The Other Side of Hope

D’Aki Kaurismäki. Avec Sherwan Haji, Sakari Kuosmanen, Iikka Koivula. 1 h 38. Dist: Twin Pics.

8

Ours d’argent lors du dernier festival de Berlin, The Other Side of Hope voit Aki Kaurismäki poursuivre une trilogie des ports entamée, en 2011, avec Le Havre. Le réalisateur finlandais y croise deux destins, celui de Khaled, jeune réfugié syrien émergeant d’un tas de charbon en rade d’Helsinki, et celui de Wikström, représentant en chemises, décidant, sans autre préavis, de quitter sa femme alcoolique. Alors que le premier se collette sans se bercer d’illusions avec les services d’immigration finnois, peu enclins à accéder à sa demande d’asile, quand il n’a pas affaire à des représentants musclés de l’extrême droite locale, le second, s’étant refait une santé financière au poker, investit dans un restaurant ayant connu des jours meilleurs (euphémisme), le Golden Pint, leurs chemins étant naturellement appelés à se rencontrer…

Air malsain de l’époque oblige, le cinéma du réalisateur d’Au loin s’en vont les nuages se fait plus ouvertement politique que par le passé. Pour autant, De l’autre côté de l’espoir est du pur Kaurismäki, entre minimalisme stylisé et laconisme à consonance burlesque, humour triste et humeur mélancolique. Et le film, à la suite de Khaled (excellent Sherwan Haji) et Wikström (impayable Sakari Kuosmanen), enclenche une mécanique généreuse, se plaçant du côté des humbles pour célébrer, l’air de rien, les vertus d’une solidarité réinventée. Programme que le cinéaste a l’élégance de ne pas marteler, laissant la poésie et l’humour à froid faire leur oeuvre pour atténuer les courants dépressifs, la bienveillance et une humanité réaffirmée faisant pour leur part rempart au désespoir. Ce qui, au final, donne un film magnifique…

J.F. PL.

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