Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

King of comedy – Avec Bang goes the Knighthood, le divin Neil Hannon continue de s’affirmer comme le roi de la pop baroque.

« Bang goes the Knighthood »

Distribué par Pias.

Vous en connaissez beaucoup, vous, des dandys qui posent dans un bain avec leur chien (Leia, comme la princesse) pour la pochette de leur album? Des fans de Gainsbourg qui ont à la fois écrit pour Charlotte et Jane? Des Irlandais du nord qui ont enregistré un duo avec Valérie Lemercier? Forcément, il n’y a que Neil Hannon pour déballer pareil palmarès. On n’a pas attendu que le lutin à l’humour so british rende hommage à Magritte ( » Ceci n’est pas la divine comédie« , plaisante-t-il sur son dernier CD déjà frappé d’une pipe) pour apprécier ses penchants surréalistes.

Bang goes the Knighthood est déjà le dixième album de The Divine Comedy mais Neil Hannon s’est fait plutôt discret depuis 2006 et la sortie de Victory for the comic muse. Tout au plus a-t-il participé au God Help the Girl de son pote écossais (vive la pop de chambre) Stuart « Belle and Sebastian » Murdoch et dédié un album tout entier au cricket (disque uniquement publié en Grande-Bretagne).

 » Pendant 4 ans, à part vivre, ce qui prend déjà pas mal de temps, j’ai lancé ma propre maison de disques et je me suis consacré à ma comédie musicale qui va enfin grimper sur les planches du Bristol Old Vick à l’automne.  » Une adaptation fifties et familiale d’ Hirondelles et Amazones, classique de la littérature pour enfants écrit en 1929 par Arthur Ransome.

Parfum d’époque

Enregistré à Dublin sans la pression inhérente aux majors et aux coûteux studios londoniens, Bang goes the Knighthood raconte avec ironie le banquier qui en veut toujours à notre pognon (le remarquable The Complete Banker), la boîte de nuit indé et son poster de Morrissey (le très poppy et entraînant At the Indie Disco et son petit exercice de name dropping) ou encore la communication à l’ère du 2.0 ( The Lost Art of Conversation).

 » Un des bons aspects de la récession, c’est que tu peux t’offrir les meilleurs musiciens« , positive Neil Hannon. Toujours attiré par les arrangements classieux, le bonhomme s’est notamment entouré d’Andrew Skeet, fidèle collaborateur depuis 6 ans maintenant, et du Millennia Ensemble pour façonner un écrin soyeux à ses ambitieuses berceuses qui, quelques titres plus faiblards mis à part, ont quand même méchamment tendance à rester dans l’oreille et à se fredonner, dépouillés, sous la douche.

 » Pour Bang goes the Knighthood , je me demandais tout le temps: que ferait mon ami Ben Folds? J’ai tout écrit au piano et c’est un incroyable pianiste. » En guise de petit cadeau, 9 reprises enregistrées en septembre 2008 à la Cité de la musique rendent hommage à Brel ( Amsterdam), Gainsbourg ( Poupée de Cire Poupée de son), Brassens ( Les Copains d’abord), Vanessa Paradis ( Joe le Taxi) et Dutronc ( Les Playboys). Rappelant une fois de plus la francophilie de l’élégant Irlandais. Ce Neil-là ne marche pas sur la lune, il la décroche. l

www.myspace.com/thedivinecomedy

Julien Broquet

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