Terra Alta

 » On n’a pas autant parlé de la Terra Alta depuis la bataille de l’Èbre. » Dans le comarque catalan, le policier Melchor Marin enquête sur le meurtre des époux Adell, notables de la région torturés à la manière d’un crime rituel. Muté pour se faire oublier après les attentats islamistes de 2017 où il a abattu quatre djihadistes, le « héros de Cambrils » louvoie entre les zones d’ombre, tiraillé entre vie de famille et pulsions de justicier. Célébré pour ses romans nourris de l’Histoire espagnole, Javier Cercas ( Le Monarque des ombres) accoste sur les terres du polar où creuser les thématiques de vengeance et de rédemption. Élevé par une prostituée, traînant une réputation d’intellectuel cogneur, son héros découvre la littérature en prison. Captivé par Les Misérables, il est ébloui par Javert:  » C’est un homme qui fait de la bonté à coups de fusil. » Ouverture gore de rigueur, flash-back, cliffhanger, Cercas saupoudre tous les ingrédients utiles à la bonne tenue de son polar psychologique, sans éviter quelques longueurs, notamment lors de dialogues explicatifs. Travaillant son flic obsessionnel au passé trouble, l’écrivain espagnol plante des bases solides pour un cycle romanesque qui devrait courir sur trois ouvrages au moins.  » L’écrivain fait la moitié du livre, l’autre moitié, c’est toi qui la fais. »

De Javier Cercas, éditions Actes Sud, traduit de l’espagnol par Aleksandar Grujicic et Karine Louesdon, 320 pages.

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