Terminal 4

Des flics qui se mettent à écrire des histoires de flics, la littérature policière francophone adore ça. Une mode avec les défauts de ses qualités: des thrillers souvent procéduriers, parfois vengeurs voire sadiques et souvent un brin corporatistes, sans même parler du style, parfois plus proche d’un PV que d’un Ed McBain. Dans la masse se distingue Hervé Jourdain. Cet ancien capitaine de la brigade criminelle de Paris, recasé en analyste au ministère de l’Intérieur, en est déjà avec Terminal 4 à son sixième roman. Dans ce serial, deux flics d’une même brigade, Lola et Zoé, vont découvrir le cadavre d’une femme dans le coffre d’une voiture carbonisée située à deux pas de l’aéroport de Roissy, où la victime travaillait. Une bonne idée évidemment: tout ou presque va désormais se passer dans ce lieu infiniment romanesque mais jusqu’ici peu exploité, mini-monde où se croisent travailleurs, réfugiés, taxis clandestins, zadistes, menaces terroristes et lobbyistes de l’énergie ou de l’environnement -et ce ne seront évidemment pas les plus patibulaires qui s’avéreront les plus dangereux. Ici le menu fretin mènera, sans surprise, a du très gros poisson. Un roman plein de fausses pistes, habité par des héroïnes qui échappent à pas mal de clichés du genre. De quoi donner le relief nécessaire à ce thriller pour décoller.

De Hervé Jourdain, éditions Fleuve Noir, 320 pages.

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