Sur le front de la production

Mustang

Qu’ont en commun Mustang de la cinéaste franco-turque Deniz Gamze Ergüven, Diamond Island du Cambodgien Davy Chou et Et maintenant, on va où? de la Libanaise Nadine Labaki? Outre le fait d’avoir chacun en son temps défrayé la chronique cannoise, ces films ont tous bénéficié d’un soutien financier du Doha Film Institute. Ce même DFI qui n’est pas peu fier par ailleurs de présenter sur son site ses quatre nominations successives aux Oscars pour, dans l’ordre, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, Theeb de Naji Abu Nowar, le Mustang susnommé et, voici quelques semaines, The Salesman d’Asghar Farhadi, ce dernier ayant obtenu dans la foulée l’Oscar du meilleur film étranger. Un échantillon qui suffit à traduire une double ambition, artistique comme éditoriale, à travers des films témoignant d’une ouverture sur le monde, ses soubresauts et les questions de société qui l’agitent.

Inaugurée en 2010, l’institution qatarie n’a pas tardé à se montrer très active sur le front de la (co)production, appuyant l’émergence d’une communauté cinématographique locale et régionale, tout en investissant dans le cinéma global, grâce à une batterie d’instruments -bourses, cofinancement, ainsi que le Qatari Film Fund, spécifiquement destiné aux artistes du cru. Là encore, l’accent est surtout mis sur les « nouvelles voix » du 7e art: « Les bourses sont surtout destinées aux réalisateurs de premiers et seconds films, et aux nouveaux talents de la région, c’est le coeur du projet, explique Hanaa Issa, en charge de ce département au DFI. Mais il y a de la place pour d’autres, et les financements sont aussi accessibles, sous conditions, à des cinéastes plus établis de la région, et à des auteurs internationaux émergents en postproduction.« Un choix stratégique donc, correspondant à la réalité de l’industrie cinématographique locale, en devenir. Et assorti de la volonté de « chercher des cinéastes qui repoussent les limites, en termes de forme comme de contenu, et qui racontent des histoires nouvelles. » De Hedi de Mohamed Ben Attia, portrait de la jeunesse tunisienne au lendemain du Printemps arabe, à Divines de Houda Benyamina, un film déclinant la banlieue française en un âpre féminin pluriel, la méthode tend à faire ses preuves, pour un maximum de rayonnement…

J.F.PL.

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