Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

De l’or pour les braves… – Anachroniques, nasillards, lancinants et moites, les Strange Boys dégainent leur deuxième album et débarquent à l’Ancienne Belgique.

« Be Brave »

Distribué par Rough Trade.

Comme disaient nos grands-mères, c’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures soupes. Et apparemment les Strange Boys, pas si étranges que leur nom veut bien l’indiquer, ont toujours suivi au pied de la lettre les conseils de mamy. Leurs marmites, les petits Texans vont les chercher dans les vieux garages défraîchis des années 60. Ceux où les Seeds et les 13th Floor Elevators faisaient leur tambouille, entre les pneus crevés et les clous rouillés.

Formés à Dallas, basés à Austin, les Strange Boys sont la preuve vivante qu’il ne faut pas inventer le bidet à 2 places pour enregistrer un bon album de rock. Outre les fameuses compiles Nuggets, leur leader Ryan Sambol doit s’enfiler pas mal de blues, de punk et sans doute même un peu de country. Le garçon n’est pas tombé du nid.  » Je ne vais pas citer de nom, bottait-il en touche il y a 2 semaines lors d’une interview improvisée pendant South By Southwest. Tout ce que je vois et entends m’inspire. Je n’ai pas d’iPod. Je n’écoute que des vinyles et la radio. Et je n’aime pas les comparaisons. Une chanson est une chanson. Les Black Lips? Un super groupe. De chouettes mecs. Des amis à nous. Ça ne me dérange pas qu’on nous en rapproche. Voilà tout. »

C’est pas parce qu’on n’a rien à dire…

Du haut de ses 23 ans, Ryan sait ce qu’il veut. C’est lui qui tient les Strange Boys à bout de bras. De bras et de voix. Une voix de Bob Dylan bourré qui préfère l’électrique à l’acoustique.  » Je n’ai rien à dire dans les magazines qui n’est pas déjà dans nos chansons, lance-t-il dans un registre qui plairait au Zim. Si les gens veulent en savoir plus sur nous, ils n’ont qu’à attendre le prochain album. De toute façon, ils ne lisent plus. On vit dans l’ère du documentaire. Documentaire qui starifie des mecs qui ne devraient souvent pas être glorifiés même s’ils écrivent de super morceaux. Je ne cherche pas à devenir connu. Tout ce que je veux moi, c’est qu’on nous écoute. »

Et Be Brave vaut plus qu’un petit tour sur MySpace. Moins crado et déglingué que son prédécesseur … And Girls Club, il a été enregistré en septembre 2009 par Mike McHugh à Costa Mesa, petite ville californienne de banlieue plantée entre Los Angeles et San Diego. Il voit les étranges garçons texans gagner en maturité et élargir leurs horizons sudistes.  » Nous avons souvent changé de formule. Nous existons déjà depuis le début des années 2000, rappelle Sambol. On a commencé en duo. Puis on a engagé un nouveau membre tous les 2 ans. Nous étions 4 pour enregistrer notre premier album et 6 pour mettre en boîte le deuxième. »

Matt Hammer, cofondateur du projet, s’en est allé voir si le rock était meilleur ailleurs mais 2 membres de Mika Miko, groupe noisy de Los Angeles (encore des habitués du Smell) mort l’hiver dernier, sont entre autres venus garnir les rangs. Sax, guitare, piano… Entre soul sexy au son pourri, ballades défoutues et rock de l’Amérique profonde, les Strange Boys ont la guitare qui balance. Be brave my man…

www.myspace.com/thestrangeboys

Le 10/04 à l’ AB, le 11/04 à l’ Aéronef (Lille).

Julien Broquet

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