Édité par Ubisoft et développé par Ubisoft Montréal, âge 18+, disponible sur PC et Xbox 360 (version testée).

Totémique jusqu’à être parodié par son éditeur même, Sam Fischer a toujours rapporté gros à Ubisoft. Après avoir brillé avec plus ou moins d’éclat sur la génération GameCube, PlayStation 2 et Xbox, son gameplay infiltration inspiré des premiers Rainbow Six de la fin des années 90 s’est renouvelé avec talent via Double Agent. Un quatrième épisode qui réussissait haut la main le passage à la nouvelle génération de consoles en 2006. Victime de retards consécutifs, Conviction, le nouvel opus de Splinter Cell, semble avoir fait l’objet d’hésitations de la part de l’antenne montréalaise du géant français du jeu vidéo. Le tout pour un résultat presque casual gaming. A priori…

De Deus Ex: Invisible War jusqu’aux vidéos d’aide de Super Mario Wii, la facilité gagne du terrain derrière les manettes. Les premières minutes de Splinter Cell Conviction semblent confirmer la tendance. Plusieurs mouvements offensifs autrefois complexes de Sam Fischer ont ainsi été largement simplifiés. Désormais motivé par des raisons personnelles, l’ex-agent se planque ainsi accroupi de couverture en couverture via un seul bouton comme dans l’horripilant Wanted. Les cadavres laissés par Fischer ne doivent en outre plus être dissimulés pour éviter d’alerter les gardes. Sans oublier la fonction de « marqueur » qui permet en cliquant sur plusieurs adversaires de les éliminer systématiquement.

Reconversion réussie

A première vue édulcoré et vidé de sa substance pour séduire le plus grand nombre, Splinter Cell Conviction fluidifie en fait son action en rabotant toute redondance au paddle. La notion d’infiltration et de discrétion pour aborder chaque mission reste donc toujours centrale. On joue ainsi avec la lumière pour se planquer en éclatant des ampoules tandis que chaque niveau -désormais nettement plus ouvert- autorise une plus large palette d’approches. De la plus finaude à la plus bourrine.

Toujours criblé d’une pléthore de gadgets high-tech allant de la grenade anti électronique à la réalité augmentée très dans l’air du temps, Sam Fischer abandonne donc quelques oripeaux du passé pour un résultat demandant toujours une bonne dose d’observation préalable à chaque offensive. Une très bonne reconversion donc malgré un tutoriel incomplet et un scénario de drame familial très cliché. Le nom de Tom Clancy sur la boîte laisse, plus que jamais, un désagréable arrière-goût de marketing.

Michi-Hiro Tamaï

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