« Spiral »

Le 17 août 2014, même pas un an après la sortie de son premier album, Darkside annonçait être « arrivé à la fin, pour l’instant », avant d’annoncer un ultime concert au Brooklyn Masonic Temple… Drôle d’endroit pour des adieux, certes. Mais Nicolas Jaar, qui a toujours clamé son aversion pour l’aspect mercantile de la musique et loué sa dimension sacrée, n’est pas à une surprise près. Fils de l’architecte et artiste Alberto, principalement connu pour ses installations photographiques, le compositeur américano-chilien qui a composé la musique de Dheepan pour Jacques Audiard et collabore à l’occasion avec Sasha Spielberg, la fille de qui vous savez (ils forment le duo Just Friends), renoue avec le côté obscur de la Force et retrouve son comparse le multi-instrumentiste Dave Harrington. Les deux hommes, qui se sont rencontrés lors de leurs études à Providence, ont loué une petite maison à Flemington, dans le New Jersey, sur les terres des Lenapes (les hommes authentiques) à l’été 2018. Ils ont fabriqué une chanson par jour pendant une semaine et ont mis un an et demi derrière pour boucler l’affaire. Disque hypnotisant et mystique, organique et synthétique, froid mais pas tant que ça, Spiral sait aussi se faire politique et égratigner les grands de ce monde ( Lawmaker). Spiral est un album de fond et de forme. De chansons et de textures. Alors qu’on panse seulement les plaies de l’enfermement (moins urbanistique que social), Jaar et Harrington nous invitent à une odyssée. Certains appellent ça de la musique à serrage. D’autres opteront pour psychédélisme moderne. Pendant qu’Elon Musk et ses potes milliardaires partent à la conquête de l’espace, Darkside vous y envoie de manière écologique pour le prix d’un disque. Décollage immédiat.

ÉLECTRO Distribué par Matador.

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