Slasher
Parallèlement à l’élaboration de The End of the Fucking World, sa BD la plus connue, Charles Forsman griffonnait sur le côté les déboires d’une jeune femme vampirique, ne jouissant qu’à la vue du sang. Voici enfin son histoire éditée. Christine, notre vampire, tombe amoureuse de Joshua qu’elle a rencontré via les réseaux sociaux. Ils ne se sont jamais vus que par écran interposé. La jeune femme, ne supportant plus les avances de son adipeux boss aux doigts comme des saucisses Zwan, prend la route pour rejoindre son bien-aimé. De son côté, Joshua, encore adolescent, vit avec une mère castratrice, étouffante et bigote. Elle l’oblige à se déplacer en chaise roulante et ne le nourrit que très peu afin d’apitoyer leur communauté religieuse pour bénéficier de la générosité financière de ses membres. La rencontre des deux tourtereaux ne se fera pas dans les meilleures conditions. D’une part, Christine ponctue son voyage de nombreux meurtres perpétrés à l’arme blanche, se libérant de connards qui lui pourrissaient la vie. Joshua, de son côté, fait la rencontre d’un détraqué qui infléchira définitivement sa destinée. Afin de dissiper tout malentendu, la nouvelle BD de Charles Forsman n’est pas une série Z où un tueur impitoyable poursuit des jeunes femmes hurlantes et légèrement vêtues. Son auteur préfère plonger dans les tréfonds des âmes pour y déterrer ce qu’il y a de plus terrifiant, voire ici de déviant. Dans un style plus réaliste que ses productions habituelles aux influences multiples telles Franck Miller ou Raymond Petitbon, Slasher est le récit de la descente aux enfers de gens inadaptés aux contraintes de la vie en société. Forsman semble penser que c’est le cas de tout le monde et tente de nous le prouver avec son talent habituel à dépeindre les abîmés de la vie. C’est très fort, mais âmes sensibles s’abstenir!
De Charles Forsman, éditions L’employé du moi, 128 pages.
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