Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Il faut avouer que le slogan se pose là: « Une Nuit Blanche pour découvrir la Ville sous un autre jour. » On le doit à Karine Lalieux, échevine de la Culture à la Ville de Bruxelles. Heureusement, la 12e édition de cet événement nocturne -devenu incontournable dans l’agenda de tout Bruxellois qui se respecte- ne se limite pas à de belles formules et du marketing électoral. Aux yeux de nombreux observateurs, la vertu première de la Nuit Blanche est de rendre la ville aux citoyens -ceux qui la vivent- mais également aux créateurs -ceux qui l’imaginent-, ce qui sera à nouveau le cas cette année lors du premier week-end d’octobre. On en veut pour preuve un moment symbolique de ce happening pour noctambule: la place de Brouckère restituée tout entière aux piétons. En paraphrasant Robert Filliou, on dirait presque que cette Nuit Blanche est une occasion pour l’art de rendre Bruxelles plus intéressante que l’art. Il faut comprendre que c’est ce que les artistes nous révèleront de la ville, ce à côté de quoi nous passons tous les jours sans plus le voir, qui nous permettra de la regarder à nouveau avec les yeux de l’amour. La fulgurance derrière le voile de l’habitude, en quelque sorte. On rappellera que la particularité de la Nuit blanche est « d’organiser sa programmation autour d’un appel à projets lancé auprès des acteurs culturels bruxellois et aux artistes belges et étrangers« . Lesdits projets sont examinés par un Comité de Sélection qui a retenu, en 2014, 35 propositions -22 belges et 13 étrangères- sur un total de 300 candidatures. Une sélection drastique dont le fil rouge décoiffe: soit le 7e art avec, en bonus, la volonté de faire revivre « l’effervescence qui régnait sur les boulevards du Centre« . Ce, notamment, en partant sur la trace des 250 cinémas qu’a comptés Bruxelles depuis 1895. Parmi les temps forts, on pointe l’étonnant Crashed, projeté sur grand écran à la place De Brouckère, ce montage que l’on doit à Marco Laguna fait défiler les images d’accidents spectaculaires dont le cinéma regorge depuis les années 50. On pense également aux sculptures lumineuses de Robert Montgomery qui illumineront la Place des Martyrs. Sans oublier I Know Simply That the Sky Will Last Longer Than I, un film expérimental hypnotique signé par le réalisateur bruxellois Pierre Debusschere et projeté dans le cadre de La Monnaie. Idem pour PendulA, installation interactive (son, vidéo et lumière) vertigineuse imaginée par Todor Todoroff dans la salle désaffectée du Cinéma Marivaux. Bon à savoir: à partir de 2 h du matin, les cinémas du centre proposeront une programmation spéciale explorant la sexualité (Nova, Actor’s Studio, Galeries) et le documentaire musical (Cinéma Aventure).

12e édition de la Nuit Blanche, le samedi 4 octobre, de 20 h à 5 h du matin. Le meeting point est place de la Monnaie. www.nuitblanchebrussels.be

Michel Verlinden

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