En Bretagne, longeant la falaise en direction de la Palue, Alexandre aperçoit une jeune femme qui s’avance vers les premiers rouleaux bouillonnants. Pressentant un malheur, il s’élance à son secours… Contre toute attente, c’est Mathilde qui lui sauve la vie, puis le prévient sitôt regagnée la terre ferme: aucune question sur ce qui s’est passé. En congé de son poste de diplomate, Mathilde a plongé dans la dépression depuis la disparition de son fils et de son mari dans un accident aérien. Les yeux rivés sur l’océan, Alexandre est guetteur au sémaphore du cap de la Chèvre. Pour faire la paix avec leurs fantômes, ces coeurs endurcis vont chercher à s’apprivoiser au fil de leurs rapprochements successifs. Après avoir cravaché à l’énergie rock et burlesque ( De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire, Amour, Gloire et Dentiers), Marc Salbert semble vouloir réduire la voilure. Embrassant la devise des guetteurs – semper paratus: « toujours prêt »- le lecteur patient accoste parmi les embruns du marivaudage galant. Louvoyant entre décorum compassé et soupçon d’érotisme, Salbert fait aujourd’hui cap vers le versant plus doux, parfois trop sage, du « roman d’amour ». « Nous sommes seuls tous les deux, c’est juste un peu de partage. Allez, dites oui! »
De Marc Salbert, éditions Le Dilettante, 256 pages.
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