« JVLIVS II »

Heureusement, il y a SCH. Sans rire, après un an de pandémie, même les plus puritains auront craqué: rien ne vaut un bon divertissement pour tenir la déprime à distance. En la matière, celui proposé par Julien Schwarzer reste l’un des plus savoureux du rap jeu hexagonal. Depuis A7, en 2015, le natif d’Aubagne (cuvée 1993) a sorti au moins un projet par an. Hormis en 2020: et c’était pour mieux briller sur le carton de 13’Organisé« Oui, ma gâtée« . Il balance aujourd’hui le deuxième volume de ce qui a été présenté comme une trilogie mafieuse. Car, oui, à l’heure du single-étalon, SCH propose encore du long format, voire carrément de l’album-concept, sans que cela n’empêche de faire tourner les plateformes de streaming. C’est donc à nouveau José Luccioni, la voix française d’Al Paccino, qui introduit cette seconde saison. Où JVLIVS oscille plus que jamais entre appât du gain ( » Toujours un peu la palpit’ quand je vois passer la Sazias« , sur Marché noir) et remords ( » Faut un océan de Javel pour me laver de mes pêchés » , Parano), vie de luxe et plaisirs simples ( » J’aime toujours pas le caviar« ). Au-delà du film de genre, il n’est évidemment pas interdit de voir une allégorie du braquage que SCH a effectué sur le rap hexagonal ces dernières années. Le rappeur glissant d’ailleurs à nouveau ici et là des allusions plus personnelles ( » Y a des gens qui regardent les prix, enfoiré« , rappelant ses origines sociales, sur Raisons). Au-delà du storytelling, c’est pourtant toujours la découpe (et la dégaine) de SCH qui continuent de fasciner, voltigeant ( Crack) et vicieux sur un blockbuster ( Mode Akimbo, feat. Jul) particulièrement solide. Qui a dit que les suites étaient forcément moins bien?

Distribué par Warner.

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